Une boutique pour offrir une seconde vie aux jouets
Chez Joujou, magasin solidaire, vient d’ouvrir ses portes au sein du Labo Diva, quartier République
Les peluches sont bien moelleuses et sentent bon le propre. Chez les Barbie, pas un cheveu ne dépasse ni une chaussure ne manque. Ces jouets semblent tout droit sortis d’usine, et pourtant… Chez Joujou, boutique solidaire qui vient d’ouvrir ses portes au sein du Labo Diva, quartier République à Nantes, les centaines de livres, marionnettes ou jeux de société en vente ont déjà vécu une ou plusieurs vies. « Tout ce que vous voyez est issu de collectes que nous organisons depuis plusieurs mois auprès d’entreprises et de particuliers de la région nantaise, indique Diane Bégard, la coordinatrice. Il y a souvent des choses en très bon état, quand on sait que l’utilisation d’un jouet n’est que de huit mois en moyenne ! » Pour autant, à l’instar d’autres initiatives qui fleurissent en France, pas question de tout remettre sur les étagères tel quel. Dans un atelier à quelques centaines de mètres de là, sur le site de l’ancien MIN, une dizaine d’employés en insertion de l’association Atao sont chargés de tout contrôler. Méthodiquement, ils observent, manipulent, testent, mais aussi nettoient les tonnes de marchandise qui transitent par ici. S’ils ne réparent pas à proprement parler les jouets cassés (ce qui ne peut être revalorisé, environ 50 %, est envoyé dans des filières de recyclage les plus adéquates), ils traquent les pièces manquantes et recomposent les boîtes incomplètes. Les perles ou les billes qui arrivent en vrac sont ainsi mises en bocaux, les Playmobil en tous genres recomposés en lots, alors qu’un grand tiroir de vêtements de poupée permet de rhabiller les baigneurs qui arrivent parfois tout nus. « Pour les jeux de société, nous avons une
« Avec de la qualité, du conseil, et un tarif raisonnable, nous voulons être une alternative crédible. »
Diane Bégard
gigantesque bibliothèque de pions, de dés, de sabliers…, complète Diane Bégard. Quant aux puzzles, nous nous faisons aider par des bénévoles passionnés qui les reconstituent! S’il manque quelques pièces non essentielles, nous l’indiquons évidemment sur la boîte. » Dans la boutique, qui propose des articles très variés et pour tous les âges, un code couleur permet de connaître l’état du jouet avant de l’acheter. Plus il a vécu, moins il est cher. Chez Joujou, un jouet ne sera jamais vendu à plus de 50 % du prix neuf. « Avec de la qualité, du conseil, et un tarif raisonnable, nous voulons être une alternative crédible, donner envie aux gens de franchir le pas, explique Diane Bégard. On sait qu’il y a encore un frein social à acheter un jouet de seconde main, alors que c’est un acte écocitoyen ! »
La boutique est pour le moment ouverte les mercredis et vendredis (de 9 h 30 à 17 h). L’objectif de Joujou est de collecter 12 tonnes de jouets en 2021, et 20 en 2022.