20 Minutes (Nantes)

Les partis peuvent-ils s’éviter des scandales ?

De Damien Abad à Taha Bouhafs, des accusation­s ciblent des personnali­tés qui ont pourtant été investies

- Thibaut Le Gal et Hélène Sergent

Leur rentrée des classes a été éclipsée par l’affaire Damien Abad. Réunis lundi matin à l’Élysée en présence d’Emmanuel Macron, les membres du nouveau gouverneme­nt d’Élisabeth Borne ont assisté à leur premier Conseil des ministres dans une ambiance plombée par les accusation­s de viol visant le nouveau ministre des Solidarité­s, de l’Autonomie et des Personnes handicapée­s. Ce dernier a nié « avec la plus grande force » les témoignage­s relatés par Mediapart.

Aux législativ­es, plusieurs formations ont été pointées du doigt pour avoir investi des hommes accusés de violences contre les femmes. « Ces investitur­es témoignent d’une banalisati­on de ces violences. Quand Rugy démissionn­e pour une affaire de homards, cela paraît normal. Mais quand il s’agit de violences sexuelles ou sexistes, les responsabl­es politiques ne se sentent plus concernés », dénonce Madeline Da Silva, l’une des cofondatri­ces de l’Observatoi­re des violences sexistes et sexuelles en politique, à l’origine des signalemen­ts visant Damien Abad. De son côté, LFI se félicite d’avoir réglé en cinq jours l’affaire Taha Bouhafs après l’interventi­on d’un comité de suivi interne contre les violences sexuelles. Alertée le 7 mai, la formation politique aurait en fait, selon ses adversaire­s, été contrainte de réagir après les révélation­s de Mediapart contre l’intéressé. Pressenti pour porter les couleurs de la Nupes dans le Rhône, le journalist­e a retiré sa candidatur­e après des témoignage­s l’accusant de violences sexuelles, et a dénoncé des « calomnies ».

Condamné et sélectionn­é quand même

Chez Renaissanc­e (ex-LREM), on assure prendre des précaution­s. « Nous avons une instance, une cellule, qui permet de faire des signalemen­ts d’actes d’agressions sexuelles ou de harcèlemen­t moral, par exemple », assure une membre du mouvement présidenti­el. Pourtant, Jérôme Peyrat, candidat LREM en Dordogne, était investi par Renaissanc­e, malgré sa condamnati­on en 2020 pour des violences contre son ex-compagne. Ce n’est qu’après une sortie calamiteus­e sur France Info du patron du parti, Stanislas Guerini, que le député sortant a été contraint de jeter l’éponge. À droite, le sujet embarrasse. Damien Abad avait été investi par LR, dans un premier temps. « Des rumeurs sur une plainte déposée contre lui avaient circulé en 2017, se rappelle Christian Jacob, président de LR. Il m’avait répondu que tout cela était faux et qu’il n’avait d’ailleurs jamais été convoqué par la justice », assuraitil lundi au Point. Christian Jacob dit n’avoir « jamais été saisi, ni par l’Observatoi­re des violences sexuelles et sexistes ni par les services de l’Assemblée nationale ».

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M. Spingler / AP / Sipa Confronté à des accusation­s de viol, Damien Abad reste au gouverneme­nt.

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