C’était Jo-Wilfried Tsonga
Celui qui n’a pas pleuré est un menteur. Tsonga a livré un combat insoupçonné contre Casper Ruud, l’un des meilleurs sur terre battue, mais s’est finalement incliné (6-7, 7-6, 6-2, 7-6). Winogradsky, l’entraîneur des débuts, avait senti le coup venir à l’échauffement : « Il tapait bien, détendu, avec les bonnes ondes. Je me suis dit pourquoi pas. » Des premières balles de taureau en rut, des coups droits de mammouth : à 6-5 au quatrième set, service à suivre, sous une Marseillaise tonitruante, Jo faisait dix ans de moins. Sauf que son épaule avait déjà lâché sur le coup précédent… « Il y avait du panache, un beau scénario, un adversaire solide, ça résume un peu ma carrière, non ? J’ai fini comme je voulais finir », déclarera-t-il. La fin d’un long voyage : 1 000 matchs en pro, 18 titres, 6 demi-finales de Grand Chelem, on vous épargne la page Wikipédia. Le plus beau est à venir : la cérémonie, préparée par sa famille et la Fédé. Tout le monde est là : ses entraîneurs, ses potes et tous les joueurs français de son époque : Gasquet, Monfils et Simon, qui y passera bientôt lui aussi. Enzo, le frérot, confie ce qu’il lui a glissé durant leur accolade : « Je lui ai juste dit “merci de nous avoir fait rêver, une fois de plus”. » Oui, merci Jo de nous avoir tant fait rêver.