MONEY JUNGLE, NOTRE FEUILLETON
David d’Équainville (éditeur et auteur) et Pascal Henry (journaliste d’investigation et réalisateur) ont raconté dans la saison 1 de Money Jungle, une série librement inspirée de faits réels, les aventures d’une jeune avocate fascinée par les complaisances achetées par l’argent de son employeur milliardaire, l’oligarque Oleg Chestov. Dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la saison 2 suit les traces du milliardaire, occupé à mettre à l’abri sa collection de chefs-d’oeuvre et le reste de sa fortune.
Résumé de l’épisode 17 : Dans ce jeu complexe d’alliance et d’allégeance, l’oligarque russe semble s’en sortir au mieux. Il passe étonnamment à travers les gouttes des sanctions internationales et de la soumission obligatoire au maître du Kremlin. Mais pour conserver cet avantage, il doit prendre en compte les intérêts français. Un émissaire est venu le lui rappeler.
Mauvais sang
Sur la table basse en marbre sombre et veiné d’or trônait encore le catalogue des oeuvres de sa collection d’art. Dans ces pages, des nus de Modigliani, plusieurs Gauguin, dont le portrait d’une Polynésienne agenouillée. Tout cela avait été liquidé, vendu ou caché dans les coffres de banques pour rester hors de portée des appétits financiers de son ex-épouse. Assis dans son immense salon, Oleg Chestov était plutôt préoccupé par le bilan des analyses sanguines que le labo venait de lui envoyer. Les taux ne sont pas bons, mais pas bons du tout. Les dernières prises de sang pour les tests montrent une hausse importante du taux de PSA. Un marqueur qu’Oleg Chestov sait parfaitement traduire : un cancer de la prostate en rapide évolution.
Avant de devenir cet oligarque craint et courtisé, il avait pratiqué, un temps seulement, la médecine. Il doit maintenant encaisser cette très mauvaise nouvelle sans laisser apparaître le moindre trouble. Mais son visage désormais émacié trahit son état de santé. Irina, la médecin qui le suit dans presque tous ses déplacements, a un seul mot d’ordre comme leitmotiv : «Pas une information ne doit sortir.» Lutter, se battre, déjouer les pièges, il a fait cela toute sa vie, mais ce peut-être dernier combat est-il celui qui le dépassera ? Il jette la feuille des résultats du labo sur la table basse, se redresse et sent revivre un peu en lui l’animal de combat qu’il a toujours aimé être. Mettre à exécution les plans prévus, écarter définitivement le directeur de son équipe de football, Popov, rencontrer l’émissaire français qui semblait prêt à négocier. L’action, il n’y a que ça pour survivre et conjurer les mauvais sorts.