Moscou ne compte pas lâcher sa proie
En intensifiant ses raids aériens, l’armée russe tente de fissurer l’incroyable résistance ukrainienne
Trois mois… Difficile de croire que l’Ukraine résiste au mastodonte russe depuis le 24 février et le lancement de « l’opération militaire spéciale » de Moscou. Comment un pays comme la Russie, qui possède un budget militaire dix fois supérieur à celui de l’Ukraine, peut-il être à ce point en difficulté ? « Vladimir Poutine a sous-estimé toutes les strates de ce conflit », pointe le général Vincent Desportes, un ancien militaire de l’armée de terre française. D’abord, le peuple ukrainien, qu’il prenait pour des « petits Russes », ensuite, le président Zelensky, qu’il voyait comme un « clown », mais aussi l’Europe, qu’il pensait être « un amas de nations molles ». « Mépriser son ennemi est sûrement l’une des pires erreurs stratégiques en temps de guerre », conclut le général. Reste que le chef du Kremlin semble avoir changé son fusil d’épaule. Son objectif, depuis la prise de la ville portuaire de Marioupol, est de conquérir l’ensemble du Donbass. Les troupes russes avancent sûrement et pilonnent les grandes villes de cette région située dans l’est de l’Ukraine. Et, depuis plusieurs jours, elles multiplient les attaques aériennes.
De nombreux avions abattus
Selon Michel Goya, ce n’est pourtant pas dans les airs que se trouvera la victoire de Moscou sur Kiev. « L’une des grandes surprises de cette guerre, c’est la faiblesse de l’aviation russe », confie cet ancien officier français. « Les Russes ont perdu beaucoup d’avions et sont contraints, pour éviter la casse, de voler très bas, ce qui rend leurs attaques bien moins