20 Minutes (Nantes)

Jubilé d’Élisabeth II Les vrais joyaux de la Couronne

Des torchons, des mugs, des nuggets couronne… Le marketing autour de la célébratio­n bat son plein

- Mathilde Cousin ANNE DEMOULIN

Victime de son succès : la boutique en ligne de la Royal Collection était, mercredi, inaccessib­le, « en raison d’une demande sans précédent ». Les curieux et les fans de la famille royale devront donc patienter pour acquérir un objet souvenir du jubilé de platine d’Élisabeth II depuis jeudi. Mais ils peuvent se rabattre sur les autres objets mis en vente pour les 70 ans de règne de la monarque. Mugs, torchons ou boîtes à biscuits sont déclinées à l’envi. Les Britanniqu­es trouvent aussi tout le nécessaire pour participer aux traditionn­elles fêtes entre voisins, avec des gâteaux en forme de corgi, le chien préféré de la reine, des nuggets couronne ou des bières spéciales. Le Centre de recherche pour la vente au détail, un organisme britanniqu­e, estime les ventes de souvenirs liés au jubilé à 330 millions d’euros. « Tous les bénéfices du Royal Collection Trust sont réinvestis dans l’entretien des palais, explique Pauline MacLaran, chercheuse et coautrice de Royal Fever: The British Monarchy in Consumer Culture [éd. University of California]. Ils ne vont pas dans la poche royale individuel­le. » La partie la plus populaire du marché reste toutefois les souvenirs les plus abordables, comme les masques à l’effigie de la reine ou les mugs produits par milliers. Le Centre de recherche pour la vente au détail calcule que six millions de mugs devraient être vendus. Ces objets participen­t aussi au lien social : pendant ce week-end férié de quatre jours, les Britanniqu­es sont encouragés à faire des repas et des piquenique­s dans la rue, au parc… Les horaires d’ouverture des pubs sont étendus. « Ces célébratio­ns sont autant l’occasion pour les gens de se rassembler pour s’amuser que de célébrer le jubilé de la reine, ajoute Pauline MacLaran. C’est une excuse pour que même ceux qui ne soutiennen­t pas la monarchie s’amusent. C’est un facteur de bien-être et un lien social pour beaucoup de gens. » Les souvenirs plus accessible­s reflètent tout cela, ajoute-t-elle : « Il s’agit de donner à mon fils ou à ma fille un masque amusant qu’il ou elle gardera peut-être parce qu’il lui rappellera sa mère dans les années à venir et le bon moment que nous avons passé ensemble pendant le jubilé. »

« C’est un facteur de bien-être et un lien social pour beaucoup de gens. » Pauline MacLaran, autrice

père, en 1952. « Ce qui plaît dans la monarchie britanniqu­e, c’est que ce sont des figures sacrificie­lles », estime le légendaire Stéphane Bern. Elle est aussi montrée en train de traverser crises politiques, catastroph­es naturelles et scandales familiaux avec une constance inégalée. « Le talent de Peter Morgan [le réalisateu­r] a été de rapprocher les gens de la famille royale sur le plan émotionnel, sans pour autant diminuer ce qu’elle représente », saluait Robert Lacey, consultant de

dans « La série n’a pas d’impact, ni en bien ni en mal, mais elle renforce le mythe », analyse Stéphane Bern.

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