Dans le département, il y a de la revanche dans l’urne
Après le raz-de-marée LREM en 2017, la Loire-Atlantique va-t-elle rebasculer à gauche lors des législatives ?
Il y a cinq ans, c’est un véritable razde-marée qui s’était produit le soir du deuxième tour des législatives en Loire-Atlantique, bastion historique de la gauche. Avec des écarts de voix parfois très importants, le parti présidentiel LREM faisait carton plein, remportant l’ensemble des circonscriptions et infligeant une lourde défaite au Parti socialiste, qui en détenait jusqu’ici huit sur dix. Pour la plupart inconnus en 2017, huit de ces députés se représentent dimanche pour un second mandat, boostés par le score de 77 % réalisé par Emmanuel Macron dans le département à la dernière élection.
Vers un duel Ensemble-Nupes
Sauf que le paysage politique a bien changé : malgré des dissidences dans un camp comme dans l’autre, les principales forces de gauche jusqu’alors désunies se présentent cette fois sous une même étiquette. Et la première place de Jean-Luc Mélenchon obtenue à Nantes au premier tour de la présidentielle (33 % des voix) redonne de l’assurance à ces candidats Nupes. Les Républicains, qui avaient perdu leur seul et unique siège en 2017, espèrent aussi de revenir dans la course en misant sur quelques figures locales, à l’instar des conseillères municipale et départementale Sophie Van Goethem, à Nantes, ou Charlotte Luquiau, à Vallet. Le Rassemblement national louche quant à lui sur une ou deux circonscriptionsn comme Saint-Nazaire, malgré la présence de candidats Reconquête !.
C’est cependant un duel EnsembleNupes qui se profile dans plusieurs circonscriptions (et notamment celles de l’agglo nantaise), à l’issue du premier tour, dimanche. La première, avec François de Rugy (LREM) qui tire sa révérence au profit de son suppléant Mounir Belhamiti, basculera-t-elle au final dans l’escarcelle du PS, qui ne présente qu’un seul candidat officiel dans le cadre de l’alliance ? Qui arrivera en tête entre Valérie Oppelt (Ensemble) et Andy Kerbrat (LFI) dans la deuxième circonscription, exclusivement nantaise ? La question se pose aussi dans la 5e, où la candidate du parti présidentiel n’est autre que l’ancienne secrétaire d’État en charge de la Jeunesse, Sarah El Haïry, tout juste sortie du gouvernement. Dans la 4e, son homologue Aude Amadou aura comme principale challengeuse la vice-présidente écologiste de Nantes métropole, Julie Laernoës. Pour se qualifier pour le second tour, il faudra récolter plus de 12,5 % des voix des électeurs inscrits ! Ces derniers, plus d’un million dans le département, devront faire leur choix entre une dizaine d’autres candidatures de divers partis qui ont été enregistrées sur chacune des dix circonscriptions.