Les Républicains joueraient bien les faiseurs de rois
Deux mois après le crash de Valérie Pécresse à la présidentielle (4,78 % des voix), la droite n’a obtenu dimanche que la 4e place au premier tour des législatives, avec 10,42 % des voix au niveau national. En s’appuyant sur leur maillage local, la droite et ses alliés centristes se sont pourtant qualifiés dans environ 70 circonscriptions pour le second tour. Dans les quelque 500 autres scrutins législatifs, elle aura à arbitrer de nombreux duels. Christian Jacob a donné la consigne de vote dès dimanche, assurant qu’il ne fallait donner « aucune voix pour les extrêmes ». Le patron des Républicains (LR) demande implicitement à ses électeurs de soutenir les candidats de la coalition présidentielle (Ensemble !) lorsqu’elle est opposée à la gauche (Nupes) ou au Rassemblement national.
Un rôle pivot à l’Assemblée
Pour le reste, la droite est en tête dans 40 circonscriptions. Selon les sondages, LR et l’UDI peuvent espérer entre 33 et plus de 70 sièges à l’Assemblée, contre une centaine aujourd’hui.
En cas d’absence de majorité absolue de la coalition présidentielle, le groupe LR-UDI aurait un rôle primordial. « On ne gouvernera pas avec le président, mais il aura peut-être besoin d’aller chercher 20 à 40 députés pour chaque projet de loi. Sur chaque amendement, ils devront discuter pied à pied avec nos députés et nos sénateurs », annonce Julien Arnaud, membre du bureau national de LR. Au sein du camp présidentiel, on qualifie ce scénario « de politique-fiction ». Mais en renvoyant dos à dos l’extrême droite et l’extrême gauche, la Macronie a fait un premier pas en direction des électeurs de droite et des futurs élus LR du Parlement.