Graver dans le marbre le droit à l’avortement
Après le revirement de la Cour suprême américaine, plusieurs voix veulent réviser la Constitution française
Faut-il aller plus loin pour protéger le droit à l’avortement ? Alors que la Cour suprême des États-Unis a autorisé les États américains à interdire cette pratique médicale, le groupe Renaissance à l’Assemblée a annoncé samedi le dépôt d’une proposition de loi visant à inscrire le droit à l’IVG dans le marbre de la Constitution française. « Rien n’est impossible et les droits des femmes sont toujours fragiles et régulièrement remis en cause », a justifié la cheffe de file des députés Renaissance, Aurore Bergé, qui estime nécessaire de prendre dans l’Hexagone « des dispositions pour qu’on ne puisse pas avoir demain des revirements ». Selon le Haut Conseil à l’égalité, il est urgent d’inscrire ce droit dans notre Constitution, ainsi que dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. « C’est un droit suprême, fondamental, qui doit être protégé par un texte supérieur. Il permet aux femmes d’agir en société, d’être égales aux hommes, estime la présidente de la Fondation des femmes, Anne-Cécile Mailfert. Une simple loi est fragile et ne représente pas symboliquement ce qu’est le droit à l’avortement et la liberté des femmes à disposer d’ellemême. » En France, le droit à l’avortement est protégé par la loi Veil du 17 janvier 1975. Vendredi soir, la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot, avait pour sa part annoncé qu’elle inviterait l’alliance de gauche, la Nupes, à « déposer [elle aussi] une proposition de loi pour inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution ».
« Est-ce que c’est utile au pays ? »
Une révision constitutionnelle nécessite l’adoption du même texte par l’Assemblée et par le Sénat, puis elle doit être approuvée par référendum. Si la révision a été entreprise par l’exécutif, ou reprise par lui, le texte doit aussi être validé par les deux chambres, mais peut être soumis au Parlement réuni en Congrès, qui doit le voter à une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés.
La proposition de Renaissance est soutenue par la Première ministre, Élisabeth Borne. Alors qu’elle semblait faire l’unanimité au sein de la classe politique (à l’exception du Rassemblement national), François Bayrou, président du Modem, a pris ses distances, dimanche, avec la démarche. « Est-ce que c’est utile au pays, en ce moment, d’aller organiser un référendum sur cette question ? » s’est-il interrogé sur BFMTV. « Le jour où l’on aura une Assemblée nationale et un Sénat opposés à l’avortement, il sera trop tard », avertit Anne-Cécile Mailfert.
Lancement historique de la Nasa depuis l’Outback australien
Le premier vol spatial de la Nasa depuis un site commercial situé hors des États-Unis a décollé dimanche soir de l’Outback australien, un moment historique pour l’industrie spatiale du pays. Il s’agit du premier de trois vols prévus au total au départ du centre spatial. La fusée, qui transporte un télescope spatial décrit comme un « mini Hubble », a atteint les 350 km d’altitude dans la nuit étoilée. Selon la Nasa, ce lancement offre un aperçu unique sur d’autres systèmes solaires et ouvre de nouvelles opportunités aux scientifiques.