Le sort des palmiers divise mairie et spécialistes
La méthode de lutte niçoise est remise en question
Aen croire Michel Ferry, il y a urgence. Ce spécialiste des palmiers, retraité de l’Inra, l’Institut national de la recherche agronomique, s’inquiète de l’avenir des spécimens niçois. Et redoute même de les voir tous disparaître. La ville « utilise des procédés qui ont montré leur inefficacité dans la lutte contre le charançon rouge », affirme le scientifique, aujourd’hui membre d’un « centre de recherche indépendant » dans le sud de l’Espagne. La méthode « zéro pesticide » et « 100 % bio » choisie par la municipalité est pointée du doigt. Elle est même attaquée en justice. Un juriste luxembourgeois, qui indique « avoir un logement secondaire près de la promenade des Anglais » vient de déposer plainte contre X.
Des vers microscopiques
Dans un texte transmis au procureur de la République, ce « particulier qui souhaite conserver l’anonymat » vise la commune « pour non-conformité à l’arrêté modifié du 21 juillet 2010 » du ministère de l’Agriculture. « Aucune des trois stratégies [définies par le texte] ne prévoit un traitement 100 % biologique, à savoir un traitement uniquement avec des nématodes », écritil. Depuis 2015, la ville de Nice teste ces vers microscopiques combinés à des champignons entomopathogènes » (parasites des insectes) pour lutter contre le coléoptère grignoteur de palmiers. Et elle s’en défend, évoquant des « critiques stériles et sans doute obsolètes ». « Malgré les dires de certains détracteurs, menés par un chercheur de l’Inra, partisan du recours à l’usage des pesticides, l’avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire relativise l’efficacité des solutions chimiques », répond la municipalité à 20 Minutes. Le problème resterait pourtant entier, selon Michel Ferry. « En plus de représenter un danger – des palmes , voire la tête des arbres peuvent tomber –, certains palmiers infestés continuent de disséminer les charançons », dit-il. « Faux, rétorque la ville. Les services interviennent immédiatement. » Plusieurs dizaines de Phoenix canariensis auraient ainsi déjà disparu de le Prom’. Et la mairie a lancé de nouvelles plantations, des palmiers dattiers cette foisci. Que l’on dit plus résistants.