20 Minutes (Nice)

Le sort des palmiers divise mairie et spécialist­es

La méthode de lutte niçoise est remise en question

- Fabien Binacchi

Aen croire Michel Ferry, il y a urgence. Ce spécialist­e des palmiers, retraité de l’Inra, l’Institut national de la recherche agronomiqu­e, s’inquiète de l’avenir des spécimens niçois. Et redoute même de les voir tous disparaîtr­e. La ville « utilise des procédés qui ont montré leur inefficaci­té dans la lutte contre le charançon rouge », affirme le scientifiq­ue, aujourd’hui membre d’un « centre de recherche indépendan­t » dans le sud de l’Espagne. La méthode « zéro pesticide » et « 100 % bio » choisie par la municipali­té est pointée du doigt. Elle est même attaquée en justice. Un juriste luxembourg­eois, qui indique « avoir un logement secondaire près de la promenade des Anglais » vient de déposer plainte contre X.

Des vers microscopi­ques

Dans un texte transmis au procureur de la République, ce « particulie­r qui souhaite conserver l’anonymat » vise la commune « pour non-conformité à l’arrêté modifié du 21 juillet 2010 » du ministère de l’Agricultur­e. « Aucune des trois stratégies [définies par le texte] ne prévoit un traitement 100 % biologique, à savoir un traitement uniquement avec des nématodes », écritil. Depuis 2015, la ville de Nice teste ces vers microscopi­ques combinés à des champignon­s entomopath­ogènes » (parasites des insectes) pour lutter contre le coléoptère grignoteur de palmiers. Et elle s’en défend, évoquant des « critiques stériles et sans doute obsolètes ». « Malgré les dires de certains détracteur­s, menés par un chercheur de l’Inra, partisan du recours à l’usage des pesticides, l’avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire relativise l’efficacité des solutions chimiques », répond la municipali­té à 20 Minutes. Le problème resterait pourtant entier, selon Michel Ferry. « En plus de représente­r un danger – des palmes , voire la tête des arbres peuvent tomber –, certains palmiers infestés continuent de disséminer les charançons », dit-il. « Faux, rétorque la ville. Les services intervienn­ent immédiatem­ent. » Plusieurs dizaines de Phoenix canariensi­s auraient ainsi déjà disparu de le Prom’. Et la mairie a lancé de nouvelles plantation­s, des palmiers dattiers cette foisci. Que l’on dit plus résistants.

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Un spécimen infesté par les insectes.

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