20 Minutes (Nice)

Mickey en fait des cases

Dans « Café Zombo », Régis Loisel reprend la célèbre souris de Disney

- Olivier Mimran Mickey vu par… Café Zombo de Régis Loisel. Glénat, 19 €.

Apresque 90 ans (en 2018), le rongeur le plus célèbre de la bande dessinée, Mickey Mouse, garde toute sa jeunesse. La collection des éditions Glénat « Mickey vu par… » s’offre un Grand Prix d’Angoulême (édition 2003) en la personne de Régis Loisel (« La Quête de l’oiseau du temps », « Peter Pan », « Magasin général »), pour Café Zombo.

Retour aux années 1930

Alors que les Etats-Unis subissent la Grande Dépression, Mickey et Horace cherchent, en vain, du travail. Dépités, ils décident d’aller au bord de la rivière avec Minnie et Clarabelle ! Mais, à leur retour, le quartier a complèteme­nt changé : un banquier véreux a racheté toutes les maisons pour les remplacer par un terrain de golf. Pire, les travailleu­rs embauchés pour ce grand projet sont devenus accros à une mystérieus­e substance, le « Café Zombo », qui fait d’eux de véritables zombies ! Hyper rythmé et débordant d’humour bon enfant, l’album de Loisel semble répondre au cahier des charges des studios Disney, qui ne toléreraie­nt pas que l’on écorne leur icône. Mais sous le vernis de la farce s’y révèle une discrète, mais virulente, critique de nos sociétés capitalist­es. « Je voulais m’adresser à un public le plus large possible. Les gamins n’y verront qu’une aventure de Mickey qui combat des méchants, alors que les adultes y décèleront des références plus engagées », confirme Régis Loisel. Sous son crayon, Mickey et compagnie ont un aspect très « roots », proche des personnage­s tels qu’ils sont apparus pour la toute première fois, au début des années 1930. « Je tenais beaucoup à ça parce que je voulais absolument rendre hommage aux strips – des épisodes de quatre ou cinq cases – que produisaie­nt quotidienn­ement, pour les journaux de l’époque, des auteurs de génie comme Floyd Gottfredso­n. » Car, si Régis Loisel n’était pas né à l’époque des premiers albums, il confesse avoir lu des vieux « Mickey » lorsqu’il était enfant et en être resté, depuis, un fan inconditio­nnel. Et pour présenter ses strips dans les meilleures conditions de lecture, il a choisi de les publier au format dit « à l’italienne », c’est-à-dire horizontal.

PREVIEW

Les sept premières planches

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