Mickey en fait des cases
Dans « Café Zombo », Régis Loisel reprend la célèbre souris de Disney
Apresque 90 ans (en 2018), le rongeur le plus célèbre de la bande dessinée, Mickey Mouse, garde toute sa jeunesse. La collection des éditions Glénat « Mickey vu par… » s’offre un Grand Prix d’Angoulême (édition 2003) en la personne de Régis Loisel (« La Quête de l’oiseau du temps », « Peter Pan », « Magasin général »), pour Café Zombo.
Retour aux années 1930
Alors que les Etats-Unis subissent la Grande Dépression, Mickey et Horace cherchent, en vain, du travail. Dépités, ils décident d’aller au bord de la rivière avec Minnie et Clarabelle ! Mais, à leur retour, le quartier a complètement changé : un banquier véreux a racheté toutes les maisons pour les remplacer par un terrain de golf. Pire, les travailleurs embauchés pour ce grand projet sont devenus accros à une mystérieuse substance, le « Café Zombo », qui fait d’eux de véritables zombies ! Hyper rythmé et débordant d’humour bon enfant, l’album de Loisel semble répondre au cahier des charges des studios Disney, qui ne toléreraient pas que l’on écorne leur icône. Mais sous le vernis de la farce s’y révèle une discrète, mais virulente, critique de nos sociétés capitalistes. « Je voulais m’adresser à un public le plus large possible. Les gamins n’y verront qu’une aventure de Mickey qui combat des méchants, alors que les adultes y décèleront des références plus engagées », confirme Régis Loisel. Sous son crayon, Mickey et compagnie ont un aspect très « roots », proche des personnages tels qu’ils sont apparus pour la toute première fois, au début des années 1930. « Je tenais beaucoup à ça parce que je voulais absolument rendre hommage aux strips – des épisodes de quatre ou cinq cases – que produisaient quotidiennement, pour les journaux de l’époque, des auteurs de génie comme Floyd Gottfredson. » Car, si Régis Loisel n’était pas né à l’époque des premiers albums, il confesse avoir lu des vieux « Mickey » lorsqu’il était enfant et en être resté, depuis, un fan inconditionnel. Et pour présenter ses strips dans les meilleures conditions de lecture, il a choisi de les publier au format dit « à l’italienne », c’est-à-dire horizontal.
PREVIEW
Les sept premières planches