Deux fausses victimes encourent la prison
Deux Cannois qui ont escroqué le fonds des victimes jugés
Le 8 décembre, le tribunal correctionnel de Grasse les avait déjà condamnés à des peines « exemplaires » pour s’être fait passer pour de fausses victimes des attentats de Paris. Mercredi, Sasa D. et Vera V. se sont à nouveau retrouvés sur le banc des prévenus, poursuivis pour avoir tenté de réitérer leur escroquerie après l’attaque de Nice. Les conjoints, condamnés à six et trois ans de prison, ont demandé un délai pour préparer leur défense mais ont reconnu les faits, lundi, en garde à vue. En attendant leur nouvelle audience, le 29 mars, ils vont rester incarcérés.
« L’appât du gain »
Après avoir prétendu se trouver au Stade de France le soir du 13 novembre 2015 (une escroquerie pour laquelle ils avaient touché 30 000 € chacun), les deux Cannois s’étaient à nouveau manifestés auprès du fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme (FGTI) pour l’attentat du 14 juillet. Cette seconde demande avait alerté les services du FTGI. Des analyses sur leurs téléphones finissaient par confirmer qu’ils ne se trouvaient ni à Nice ni à Paris. Déjà condamné à onze reprises, notamment pour escroquerie, Sasa D. a dit à l’audience « avoir été attiré par l’appât du gain, sans être conscient » de ses actes. « Je voudrais demander pardon aux victimes », a-t-il ajouté. Des enquêtes sont également lancées pour trois proches des deux prévenus qui ont aussi déposé des demandes d’indemnisation après l’attentat de Nice. Démarches auxquelles certains auraient depuis renoncé. « Après le jugement du 8 décembre, le FTGI a constaté un certain nombre de désistements », a relevé Me Roland Rodriguez, l’avocat du fonds, qui s’est constitué partie civile. Depuis les attentats de Paris et Nice, cinq condamnations ont été prononcées pour des escroqueries ou tentatives d’escroqueries du FTGI. Et dix autres affaires sont en cours.