Humiliés par le Barça, les joueurs du PSG peuvent-ils se remettre du traumatisme?
Eliminé en Ligue des champions, le PSG va devoir tourner la page
C’est souvent le problème avec les drogues. Elles vous font monter si haut que, parfois, la chute est abyssale. En gagnant 4-0 à l’aller contre le Barça, les Parisiens avaient entre-aperçu un nouveau futur : celui d’un grand d’Europe enfin capable de franchir ce palier. Mais le bad-trip vécu mercredi au Camp Nou est à la hauteur de cette montée. Dans le coeur des supporters parisiens, quelque chose s’est cassé. Et il va falloir un petit moment pour le réparer.
Réapprendre à gagner
« Supporter vient d’un mot grec qui veut dire “souffrir” », avance Jean-Paul Labedade, psychologue du sport, pour expliquer l’état des troupes. Dans la vie d’un fan de sport, il y a des défaites qui marquent. Celles qui font encore mal au ventre dix, quinze, vingt ans après (par exemple France-Bulgarie, en 1993). « L’avantage au football, c’est que la notion de temps n’existe pas, poursuit notre psychologue. Chaque année, l’opportunité de réaliser ce rêve revient pour les supporters. » Mais, avant de rejouer un match européen, Paris doit se reconstruire. « S’ils gagnent encore la L1 et les deux coupes, ce ne sera qu’un baume pour leur coeur, car c’est quelque chose dont ils ont l’habitude », assure le psychologue. Il sera, en effet, compliqué d’enchaîner les tours d’honneur après une victoire contre Avranches, mais il faut réapprendre à gagner, à s’apprécier. Y compris pour les joueurs eux-mêmes. Après l’humiliation, aucun d’entre eux n’a évoqué le match de Lorient, dimanche, primordial dans la course au titre. « Chaque individu s’en remettra par rapport à ses facultés à encaisser ce genre d’événement, poursuit le psy. Un gars comme Thiago Silva, qui a vécu beaucoup de choses, sera sûrement moins affecté. Il faut, pour les joueurs, développer une capacité à être amnésique après ce genre de défaite. Ça peut aller vite, dès le prochain match. » Pour l’instant, il ne reste que la douleur. Et elle n’est pas près de s’estomper.