Comme un militant socialiste dans une ville de droite
A Nice, les militants socialistes continuent de tracter
Des visages fermés, des haussements d’épaules, des sourires narquois même parfois. Ces réactions, les militants socialistes qui tractaient avant le meeting de Benoît Hamon (ce mercredi soir au palais Acropolis) en ont essuyé quelques-unes mardi après-midi, sur la place Masséna. « Quand je suis arrivé de Paris, il y a trois ans, ça m’a fait un choc, c’est sûr. Ici, on a clairement l’impression d’être sur une terre étrangère à la gauche. Mais pas question de baisser les bras. Si je n’y croyais pas, je serais plutôt en train de traiter mes dossiers au lieu de le faire à minuit », lâchait sur place Okba Bellabas, un avocat de 37 ans.
« Obligés de se nier »
« On doit faire avec. La ville est aux mains de la droite depuis longtemps. C’est un fait historique. On n’y peut rien », relativise Jean-Philippe Giraudo, un militant de 41 ans « remotivé » après les primaires « et la victoire de Benoit Hamon ». « Ce qui nous gêne par contre, c’est le marquage de plus en plus fort vers le FN », expliquet-il. Un second tour trop à droite, c’est justement ce que redoute Clara, la trentaine. « Aux régionales, j’ai voté Estrosi pour faire barrage à Marion Maréchal-Le Pen [dans le département, l’actuel président de la région Paca n’avait devancé la candidate frontiste que de 33 voix au premier tour]. Ici, à Nice, quand on est de gauche, on doit souvent se nier au nom du front républicain. Et c’est devenu insupportable. Pour moi, d’ailleurs c’est fini. Si Hamon ne passe pas au second tour, je n’irai pas voter ».