Le nucléaire est toujours actif
Les profils recherchés dans le domaine sont flexibles et ultra-qualifiés
Troisième secteur industriel du pays, la filière du nucléaire recrute « 8000 personnes par an ». C’est en tout cas ce qu’expliquait Philippe Varin, président d’Areva et de la plateforme France nucléaire, au Figaro en février dernier. Un niveau d’embauche qui devrait se maintenir « jusqu’en 2020 » et être réparti « sur tout le territoire », précise Valérie Faudon, déléguée générale de la Société française d’énergie nucléaire (SFEN). Vous souhaitez vous lancer ? Tour d’horizon des critères.
Qui est concerné ? Pour faire simple, il s’agira surtout de jeunes extrêmement diplômés (bac + 5 et au-delà). « La moyenne de qualification dans notre secteur est deux fois plus élevée que celle de l’industrie », ajoute Valérie Faudon. Surtout, « un renouvellement de génération est en cours dans la filière. Sur certains sites, vous aurez donc des pourcentages de débutants assez importants ». Hortense Kaufmann est responsable du recrutement chez Assystem, une entreprise spécialisée dans le conseil en ingénierie, dont le nucléaire. Pour elle, une « certaine flexibilité géographique », « beaucoup d’autonomie » ainsi qu’une « bonne maîtrise de l’anglais seront indispensables » aux nouvelles recrues.
Sur quels secteurs ? « Pour innover, nous avons besoin des technologies dernier cri en matière de numérique. Nous devons également inventer de nouveaux matériaux, plus performants, pour satisfaire aux conditions de fonctionnement extrêmes des réacteurs de demain », explique Valérie Faudon. Avis donc aux ingénieurs spécialisés dans ce domaine.
Pour des emplois durables ? Malgré la loi de transition énergétique pour la croissance verte, promulguée en 2015, qui prévoit de « porter la part du nu- cléaire dans la production d’électricité à 50 % à l’horizon 2025 », contre 71 % aujourd’hui, les acteurs de la filière sont toujours optimistes. « Beaucoup de défis techniques nous attendent, explique Hortense Kaufmann. Les prévisions [de recrutement] sont bonnes et, même si la France a fait le choix de la transition énergétique, elle ne s’effectuera pas du jour au lendemain. » Valérie Faudon préfère élargir la question. « Il a y 450 centrales dans le monde, à qui les entreprises françaises vendent soit des services de maintenance, soit du combustible nucléaire. » Les spécialistes diplômés de l’atome n’ont donc pas trop de soucis à se faire.