Le poumon n’est pas à l’air libre
Sur la prom’, joggeurs, marcheurs et cyclistes bougent au milieu des gaz d’échappement
Sur la carte de prévisions d’Air Paca, un arc rouge vif dessine la baie des Anges. C’est à cet endroit que, selon cette association de surveillance de la qualité de l’air, l’indice est « mauvais » (lire encadré). Pourtant chaque jour, des centaines de joggeurs, cyclistes et marcheurs s’élancent sur la promenade des Anglais. A l’occasion de la journée nationale de la qualité de l’air, ce mercredi, 20 Minutes se penche sur les risques de pratiquer une activité physique à portée de gaz d’échappement.
« Les gens hyperventilent »
Jérémy fait partie de ces sportifs qui posent ses baskets sur les cinq kilomètres de bitumes bordés d’un côté par la Méditerranée et de l’autre par six voies de circulation. « J’aimerais aller ailleurs… Mais ici, c’est juste à côté de chez moi », s’essouffle le Niçois. Pascal aussi préfère la prom’ à la salle de sport : « C’est le seul endroit plat et où l’on peut faire de la distance. » « Le bord de mer, c’est agréable, le paysage est superbe », renchérissent Cicely et David, qui pratiquent la marche sportive. « Le problème c’est, qu’en faisant du sport, les gens hyperventilent, explique Thierry Arfi, pneumologue à Nice. Ils augmentent la quantité d’air qui entre dans leur poumon. Elle est multipliée par dix. C’est autant de polluants et d’allergènes de plus qu’ils inspirent. » Ces particules se fixent sur les alvéoles, incapables de toutes les éliminer. « Faire du sport, même en ville, est une intention louable. Il faut simplement choisir le moment le plus propice, quand la pollution baisse », tient-il à préciser. Les poumons ne sont pas les seuls à potentiellement souffrir sur la prom’. Tapant sur le goudron, les jambes et le dos peuvent aussi en pâtir.