Plein le dos des dos-d’ânes
Il y a quelques semaines, à Roquebrune-sur-Argens (Var), le proprié-
taire d’une Ferrari a abîmé sa voiture en franchissant un dos-d’âne illégal, car plus haut que le maximum autorisé par la loi. Il s’est retourné contre la commune et a obtenu qu’elle prenne en charge les frais de réparation de son véhicule. La mésaventure a été relayée par Thierry Modolo, un Varois à l’origine d’une pétition en ligne dont l’objectif est de contraindre les maires à respecter les règles en matière de ralentisseurs. Selon lui, ces derniers sont trop hauts et élevés à des endroits interdits. Un constat que conforte une enquête d’Auto Plus publiée en 2013 et qui révèle qu’un tiers des gendarmes couchés inspectés par nos confrères sont illégaux. Les conséquences ne sont pas que mécaniques, assure Thierry Modolo : « Aujourd’hui, une femme enceinte ou quelqu’un qui souffre du dos vit un calvaire en passant un dos-d’âne. Quant aux véhicules de secours, ils perdent plusieurs minutes à cause d’un ralentisseur! » Le Varois met enfin en avant la pollution que généreraient ces ralentisseurs. « Une fois l’obstacle franchi, l’automobiliste réaccélère et prend une vitesse supérieure », enchérit Bernard Darniche, ex-pilote de rallye. « Ce dispositif de modération de la vitesse est efficace, mais il est vrai qu’il n’est pas adapté à toutes les situations », reconnaît Christophe Ramond, directeur des études et recherches au sein de l’association Prévention routière. Jean-Pierre Véran, président des maires du Var, confirme : « Il faut placer ces aménagements de manière intelligente. »