Daniel Day-Lewis, du cousu-main pour les Oscars
Le comédien est à nouveau cité aux Oscars pour sa performance dans « Phantom Thread »
Plus qu’un acteur, Daniel DayLewis est une véritable star. Il le prouve une nouvelle fois dans Phantom Thread de Paul Thomas Anderson, son complice de There Will Be Blood qui lui permettra peut-être de décrocher un quatrième oscar de meilleur acteur. Le comédien y incarne Reynolds Woodcock, un styliste aussi génial que froid et arrogant qui va trouver à qui parler le jour où il engage Alma (Vicky Krieps). Cette serveuse apparemment soumise lui sert de modèle, avant de prendre progressivement une part prépondérante dans sa vie. « Elle lui apprend à lâcher prise », explique à 20 Minutes la comédienne luxembourgeoise révélée par le film. « J’ai beaucoup appris de Daniel, parce qu’il fait ce métier depuis plus longtemps que moi, plaisante la jeune femme. Mais je pense qu’il a aussi appris de moi. » Une réaction qui rappelle les rapports de leurs personnages. Chacun prend successivement le pouvoir sur l’autre dans une succession de scènes brillantes évoquant à la fois la création artistique et la passion amoureuse. « Nous nous surprenions régulièrement sur le plateau, ce qui est très amusant quand cela ne devient pas systématique, explique Daniel DayLewis. Un acteur cherchant à étonner constamment ses partenaires est aussi pénible que quelqu’un qui raconte mal des histoires drôles. »
« Au bout du rouleau »
Ah, l’oeil rond de l’acteur quand Vicky Krieps lui verse du thé, faisant couler l’eau de plus en plus haut… un des grands moments du film. « Ce genre de détails peut paraître accessoire, mais c’est comme cela que se bâtit un personnage », insiste le comédien. La complicité entre la trentenaire et le sexagénaire transparaît à l’écran. Tous deux ont partagé le même perfectionnisme et l’envie de se perdre dans leur rôle. « Rien n’est plus jouissif que de se laisser happer par la curiosité que déclenche un personnage, insiste Daniel Day-Lewis. Jouer donne l’impression de s’oublier comme quand on fait l’amour. » Le comédien semble avoir décidé de pratiquer l’abstinence, puisqu’il nous a confirmé qu’il ne ferait plus l’acteur. « Je suis au bout du rouleau, mais j’aiderai des gens à faire des films si j’en ai la possibilité », confie-t-il. Et un nouvel oscar ne le ferait pas changer d’avis. « Je trouve ridicule cette façon de comparer des performances qui n’ont rien à voir les unes avec les autres. » On espère qu’une curiosité renouvelée le fera changer d’avis.