Premiers pas pour limiter la pollution
Activité maritime La compagnie marseillaise La Méridionale vient de signer une convention. Corsica Ferries devrait suivre en octobre
Un document de quelques pages, rassemblant une série d’objectifs communs et d’engagements. En fin de semaine dernière, la Méridionale a signé une charte d’écoresponsabilité avec l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et plusieurs parcs naturels. Le but affiché ? Réduire l’impact des compagnies de transport maritime sur la pollution de la Méditerranée. A Marseille, selon une étude d’Air Paca en 2017, 5 % de la pollution aux particules est due aux activités maritimes.
Cette charte, document non coercitif, est une première en France. Elle rassemble toutefois des mesures déjà appliquées majoritairement par La Méridionale. En 2017, la compagnie était déjà la première à adopter la connexion électrique de ses navires à quai lors de ses escales à Marseille. Ce système d’alimentation électrique a été mis en place en 2017 par le port de Marseille, où le nombre de particules fines était « 100 fois plus élevé » que dans d’autres parties de la ville, selon France Nature Environnement.
Pour cette charte, La Méridionale part bien seule, une fois encore, alors qu’elle détient 11 % des parts de marché du transport maritime de passagers entre la Corse et le continent, et 38% des parts de marché du fret.
« Nous ouvrons une voie »
Du propre aveu du PDG de La Méridionale, les compagnies concurrentes n’ont pas été contactées pour signer cette charte à leurs côtés. « Ce n’est pas à moi de le faire, dit Marc Reverchon. Nous ouvrons une voie et espérons que d’autres nous rejoindrons. » « Si j’avais un message à adresser aux autres compagnies, c’est de saisir de cette charte, de s’inscrire dans cette dynamique et de réfléchir à leur propre impact », abonde François Gauthiez, directeur de l’appui aux politiques publiques au sein de l’AFB.
Corsica Ferries, la compagnie italienne qui détient 70% des parts de marché dans le transport maritime de passagers et qui officie à Nice, devrait s’engager en octobre, selon son président Pierre Mattei. « Signer la même charte pour toutes les compagnies, c’est compliqué, explique-t-il. Nous n’avons pas les mêmes ports, pas les mêmes navires. Par exemple, on ne peut pas faire de connexion électrique car les ports que nous fréquentons ne sont pas équipés. Mais c’est dans le même esprit. »
« Il ne faut pas entériner la valeur ajoutée de cette charte qui concerne La Méridionale et ses trois bateaux, conclut François Gauthiez. Mais il ne faut pas être naïf : il y a des enjeux qui ne passent que par la réglementation… » Les normes de pollution des navires seront nettement durcies à partir du 1er janvier 2020, pour tous les types de navires, avec une teneur en soufre abaissée à 0,5 % pour tous.