La justice se penche sur le cas d’éventuels emplois familiaux
Le procureur de la République a été saisi d’un signalement relatif à des suspicions d’emplois familiaux au sein de la ville de Nice
Certains élus de la ville de Nice voient-ils la politique comme une affaire de famille ? C’est la question à laquelle devra répondre la justice. Le procureur de la République de Nice a été saisi par l’association de lutte contre la corruption Anticor, pour des suspicions d’emplois familiaux à la mairie niçoise. Une enquête vient d’être lancée.
« Argent public »
C’est le nombre de recrutements avec des liens de sang et matrimoniaux qui a interpellé les membres d’Anticor. Un rapport du comité d’éthique de la ville de Nice a fait apparaître « 22 cas de liens familiaux, impliquant 19 conseillers municipaux, soit 30% », note l’association dans un communiqué. « Il s’agit d’une prise illégale d’intérêt, estime Jean-Christophe Picard, président d’Anticor. Avec l’argent public, il faut embaucher les meilleurs. Là, ce n’est pas forcément le cas. » Après la moralisation au parlement, le responsable azuréen de l’association veut un contrôle des embauches dans toutes les collectivités. « La question est de savoir dans quelles circonstances ont eu lieu ces embauches, quand et depuis combien de temps », pointe le procureur de la République de Nice Jean-Michel Prêtre. Des enjeux cruciaux, la prescription étant fixée à trois ans. « La plupart des recrutements évoqués ont été réalisés sous la précédente municipalité, indique la ville de Nice dans un communiqué. Pour les recrutements réalisés depuis 2008, ces derniers ont fait l’objet d’un respect scrupuleux des procédures. » Idem pour les recrutements issus de la responsabilité directe de la mairie et de la métropole, assure encore la commune. Le dossier est désormais entre les mains de la justice.