Algorithmes vs Maladie
A Sophia, une scientifique travaille sur l’intelligence artificielle pour contrer le cancer
Sur l’écran de son ordinateur, elle fait défiler des clichés de tumeurs mammaires à des stades avancés. Autant de destins bouleversés par la maladie que Fanny Orlhac pourrait bientôt soulager grâce à ses travaux. Récipiendaire de la bourse L’Oréal-Unesco*, la chercheuse de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) à Sophia-Antipolis veut mettre l’intelligence artificielle au service de la santé. « Nous essayons de développer des algorithmes pour prédire la réponse des patientes aux différents traitements, explique la scientifique de 29 ans. Le but est de proposer les médicaments les mieux adaptés. »
Gagner un temps précieux
Concrètement, un logiciel viendra appuyer les médecins, en compilant des images de PET scan et des indicateurs biologiques. Pour faire avancer ses recherches au sein du laboratoire Epione de l’Inria, Fanny Orlhac utilise les données transmises par le centre Antoine-Lacassagne à Nice et le CHU de Dijon. « Nous développons des modèles en observant le métabolisme des cellules touchées. Il sera possible de déterminer si le traitement de première ligne peut être efficace ou si une autre solution est à privilégier d’entrée », précise la spécialiste. Une aide informatique de pointe, « qui n’est pas faite pour remplacer les soignants », mais pour leur faire gagner un temps précieux dans la lutte contre la propagation de la maladie.
Quand cette technologie pourra-t-elle arriver dans les services de cancérologie ? « Il faudra encore plusieurs années de recherche, répond Fanny Orlhac. Il faut réunir beaucoup de données pour affiner la technique de prédiction. Mais quand celle-ci sera au point, d’autres cancers pourront être ciblés, comme celui du poumon ou encore le gliome. » Fabien Binacchi *Trente chercheuses ont été récompensées lundi à l’occasion de la Fête de la science.