Du violet au vert, la Grande Bleue pas forcément bleue
Des chercheurs étudient la couleur de l’eau de mer
La Méditerranée, transparente ? C’est ce que recherchent touristes et locaux dès lors qu’ils trempent leurs pieds sur les rivages de la Côte d’Azur. Mais l’eau a bien une couleur. L’institut de la mer de Villefranche étudie sa teinte. Ce laboratoire océanologique dispose de l’une des deux bouées au monde qui permettent d’étalonner les données prises par les satellites sur la couleur de l’eau.
La 201e campagne au large
« A partir de cette mesure, on peut déterminer les propriétés de l’eau, explique Vincenzo Vellucci, ingénieur de recherche. Cela nous permet d’analyser la présence de chlorophylle, donc la quantité de microorganismes, principalement le phytoplancton, l’algue à la base de la chaîne alimentaire. » Et donc de se rendre compte de la vie sous-marine. Grâce à un radiomètre accroché à la bouée positionnée à 32 miles de la côte niçoise, les chercheurs prélèvent la couleur de l’eau toutes les quinze minutes. Ces données sont ensuite rendues disponibles à la communauté scientifique et permettent l’étalonnage des prises de vue satellitaires. « L’eau a tendance à être de couleur bleue, limite violette », pointe Vincenzo Vellucci. Plus la quantité de micro-organisme augmente, plus la couleur verdit. La teinte de l’eau varie en fonction de la quantité de plancton donc, mais aussi des conditions météorologiques, des marées, du courant... « L’eau change aussi de couleur selon la saisonnalité. Dans la Méditerranée, en hiver, la mer se refroidit, il y a beaucoup de vent, la colonne d’eau se mélange. Elle est bleue. » La mer peut pencher vers le violet ou le vert à d’autres moments de l’année. La semaine prochaine, l’institut de la mer de Villefranche entamera sa 201e campagne au large. Sur la bouée, l’équipe récupère des mesures complémentaires comme la température, la salinité, le taux d’oxygène... Pour encore mieux comprendre la Méditerranée.