Entre l’OGC et l’OM, Valère Germain s’est un peu perdu
Dimanche, l’attaquant de l’OM va retrouver l’OGC Nice, avec qui il a connu une de ses meilleures saisons, en 2015-2016
Valère Germain est un garçon discret. Mais ça ne l’empêche pas d’apprécier les départs en fanfare. Pour son premier match avec Nice, en juillet 2015, il avait marqué un beau doublé. Pour sa première avec l’OM, l’été dernier ? Un triplé, carrément. La comparaison s’arrête là, toutefois : alors qu’il était l’un des joueurs clés de l’OGC Nice en 2015-2016, Valère Germain livre des performances en dents de scie à l’OM. Avant les retrouvailles avec son ancien club, dimanche (21 h), on s’interroge : pourquoi était-il meilleur à Nice ?
V Un système de jeu taillé pour lui. « La grande différence, c’est qu’à Nice, il jouait à son poste : attaquant de complément. Alors qu’à l’OM, seul devant, il est à contre-emploi depuis le jour de sa signature », attaque l’ancien avant-centre de l’OM Marc Libbra. « Je pense que le schéma tactique de l’OM, avec un seul attaquant, ne convient pas à Valère Germain, embraie le journaliste de France Bleu Azur Jean-Baptiste Marie. A Nice, comme à Monaco d’ailleurs, il jouait avec un autre attaquant devant : Plea ou Falcao. » A l’OGC Nice, il avait aussi à ses côtés un certain Ben Arfa, en feu cette saison-là : « Avec Plea et Ben Arfa, ils étaient vraiment complémentaires, se souvient Paul Baysse, leur ex-coéquipier. Valère faisait preuve de beaucoup d’altruisme et avec son sens du placement et son adresse devant le but, ça faisait un trio très performant ! »
V Un cadre du vestiaire niçois. La statistique est impressionnante : à Nice, Valère Germain a disputé les 38 journées de L1. Et il a été titulaire lors de 36 rencontres. Homme de base du onze de Claude Puel, Germain a réussi sa meilleure saison dans l’élite sur le plan statistique, avec 14 buts et 6 passes décisives. A l’OM, il s’était fixé l’objectif des quinze buts annuels en championnat… Mais il s’est arrêté à 9 réalisations. Avec un temps de jeu nettement inférieur : il n’a été titulaire qu’à 24 reprises, Rudi Garcia préférant régulièrement aligner Kostas Mitroglou.
V La confiance totale du coach. Valère Germain était aussi un des chouchous de Claude Puel, qui s’était battu pour obtenir son prêt à Nice. « Sa relation avec le coach Puel était vraiment forte. Il avait confiance en lui, il l’a beaucoup soutenu », confirme Paul Baysse. Valère Germain s’est peut-être senti moins désiré à l’OM : aussitôt après sa signature, Rudi Garcia annonçait poursuivre la recherche du « grand attaquant ». Et rebelote cet été avec le feuilleton Balotelli. «Germain joue deux matchs, puis Mitroglou trois, puis de nouveau Germain… Quand on sait qu’un attaquant marche à 95% à la confiance, c’est compliqué », peste Marc Libbra. Pour lui, ça ne fait aucun doute : le principal responsable des galères de Valère, c’est Rudi Garcia.