20 Minutes (Nice)

Un Azuréen rejugé pour avoir transporté des migrants

Raphaël FayePrio, qui a transporté des migrants, est rejugé ce mercredi

- Fabien Binacchi

Consacré par le conseil constituti­onnel le 6 juillet, le « principe de fraternité » pourra-t-il éviter une condamnati­on à Raphaël Faye-Prio ? Cet Azuréen de 19 ans, qui avait écopé de trois mois de prison avec sursis en première instance pour avoir transporté quatre personnes en situation régulière sur le territoire français, entre Saorge et Breil, doit être rejugé ce mercredi par la cour d’appel d’Aixen-Provence.

« Séjour » et « circulatio­n »

Avec sa décision, le conseil constituti­onnel conservait « l’aide à l’entrée irrégulièr­e » dans le champ des poursuites possibles, mais éliminait de facto toute aide humanitair­e au « séjour » comme à la « circulatio­n » des migrants. « C’est justement ce qui est reproché à Raphaël. On est clairement dans ce cadre-là. Mais il reste à savoir comment les choses vont être interprété­es », indiquait mardi à 20 Minutes son avocat, Me Zia Oloumi qui préférait « rester prudent ». Tout dépendra en fait de l’appréciati­on de la justice qui pourra différenci­er action humanitair­e et militante. Toute décision prise dans le sens de ce « principe de fraternité » devrait en tout cas faire jurisprude­nce. Les conclusion­s de deux affaires portées devant la cour de cassation et prévues pour le 12 décembre, sont également attendues. L’avocat général a déjà préconisé une cassation partielle pour Cédric Herrou. L’agriculteu­r avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir « facilité la circulatio­n et le séjour » de migrants, mais aussi pour les avoir aidés à passer la frontière. Le cas de Pierre-Alain Mannoni, qui écopait de deux mois avec sursis pour avoir transporté trois Erythréenn­es sur le territoire français, doit aussi être tranché.

« On attend de voir si ce “principe de fraternité” va être considéré dans le temps, c’est-à-dire s’il va s’appliquer rétroactiv­ement », note l’avocate Mireille Damiano. Sa cliente, Martine Landry, bénévole d’Amnesty Internatio­nal, avait été relaxée par le tribunal correction­nel de Nice pour des faits similaires. Le parquet a fait appel.

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L’avocat de l’Azuréen reste « prudent ».

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