Il risque la perpétuité pour l’assassinat d’un Cannois
Les ossements de la victime avaient été retrouvés un an après sa disparition
Le Cannois avait été tué d’une balle dans la tête et abandonné en pleine campagne. Une dette de 35 000 € serait le mobile de ce fait divers qui a coûté la vie à Virgil Poncet, 31 ans, et qui conduit devant les assises Mickaël Lakebal, un Grassois âgé de 41 ans. L’affaire débute en 2013. Lakebal, entrepreneur dans le bâtiment, réalise des travaux chez Poncet. Ce dernier fait rénover et revend des appartements grâce aux indemnités versées par les assurances après un accident de la route qui lui a laissé une jambe droite invalide à 80 %.
« Pas d’intention de tuer »
Mécontent de la prestation réalisée par Lakebal, Poncet lui réclame le remboursement d’une partie de l’acompte. Juste avant sa disparition, Poncet dépose à sa banque deux chèques, de 5 000 et 30 000 €, remis par Lakebal, qui vont se révéler sans provision. Il ne donnera plus signe de vie à partir du 20 septembre. Ses restes, réduits à l’état d’ossements, ne seront retrouvés qu’en novembre 2014, à l’endroit exact indiqué par Lakebal : en contrebas d’un chemin de Mons (Var). S’il reconnaît avoir tiré le coup de feu mortel, Lakebal le répète : il s’est défendu en retournant contre Poncet le pistolet avec lequel il le braquait. L’arme, elle, reste introuvable. Les enquêteurs ont en revanche découvert, chez un ami de l’accusé, un pistolet portant le sang de la victime et compatible avec l’impact retrouvé sur son crâne. Deux éléments qui valent à Lakebal un procès pour assassinat. « Il a peur, confie son avocate, Me Audrey Vazzana. Il n’a jamais eu affaire à la justice. » La pénaliste niçoise « ne plaidera pas la légitime défense », mais combat l’idée d’un crime prémédité : « Ce n’est pas un assassinat mais des violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner. » Un crime passible de 15 ans de réclusion. Si la préméditation était retenue, il encourrait la perpétuité. Le jury a jusqu’à vendredi pour trancher.