Après avoir frôlé le drame, Guillaume Néry replonge
Le Niçois Guillaume Néry participera aux championnats du monde à Villefranche
En 2015, il avait décidé de mettre un terme à sa carrière. Une maladresse des organisateurs d’une compétition à Chypre (une erreur de longueur de câble) lui avait fait frôler la mort. Quatre ans après, Guillaume Néry, 36 ans et deux fois champions du monde d’apnée en poids constant, va renfiler ses palmes pour l’Aida Depth World Championship, en septembre.
C’est un vrai retour à la compétition ? Depuis mon accident, je suis convaincu qu’une page s’est tournée, celle de la quête perpétuelle d’un record. J’ai décidé d’avoir une autre approche de l’apnée. J’aimerais faire avancer la discipline. Avec des expériences comme lorsque j’ai plongé à 105 m juste avec un maillot de bain pour me tester dans le froid [en juin]. Ce qui a motivé ma participation en septembre, c’est la perspective de faire partie d’une fête qui se déroule chez moi. Il y aura d’autres compétitions, mais un championnat du monde, il y a des chances que ce soit le dernier.
Que retenez-vous de cet accident ?
Il a laissé des traces. Je ne veux plus courir après le titre et, au pire, mettre ma vie en jeu. Mais comme toutes les expériences malheureuses, il a eu comme intérêt de faire avancer les choses, dans la sécurité de l’apnée. Les plongeurs sont désormais suivis par une caméra qui diffuse en direct.
Avec ce changement de cap, vous avez levé le pied sur les entraînements ? Je n’ai pas changé grand-chose à mon hygiène de vie. Je continue à plonger, je reste dans un certain état de forme. L’apnée, c’est un mode de vie, ce n’est pas juste du sport. La seule chose qui a bougé c’est qu’avant, tout était assez calculé, millimétré... Désormais, on essaie de nouvelles choses.
Et vous multipliez aussi les autres projets. En plus du lancement d’une marque de vêtements (Blunery), vous allez sortir un nouveau film... One Breath Around the World, qui sera mis en ligne fin janvier, a été tourné l’an dernier avec Julie [Gautier, sa compagne réalisatrice], aux quatre coins du monde. C’est un hymne aux océans, pour susciter de l’émotion.