Vers moins de prises de tête
Une équipe de chercheurs niçois travaille sur le mécanisme héréditaire de la migraine
La petite équipe du laboratoire de Valrose faisait de la recherche fondamentale. D’expériences en expériences, ces quatre chercheurs ont été menés à travailler sur la migraine. Si les causes héréditaires des maux de tête étaient connues, leur mécanisme, non. C’est ce qu’ont démontré ces Niçois, ouvrant la voie à de nouveaux traitements, sur lesquels ils planchent également.
Bientôt des médicaments
Selon cette équipe, une mutation génétique provoque le dysfonctionnement d’une protéine. « Ce mécanisme mis en évidence n’avait jamais été décrit, explique le responsable du laboratoire qui a coordonné les recherches avec le CNRS et l’Inserm, Guillaume Sandoz. Ce mécanisme permet de produire une seconde protéine inattendue qui inhibe des canaux dans certains neurones. Cela entraîne une augmentation de l’activité électrique de ces neurones. Et déclenche donc la migraine. » Démontrant un nouveau mécanisme de maladie héréditaire, l’équipe de Valrose a ensuite mis en évidence deux nouvelles cibles dans le traitement de la migraine. « On a fait l’expérience chez la souris et le rat : si, spécifiquement, on supprime l’expression de ce canal, on génère la migraine. Donc si on active, on a l’effet inverse, pointe-t-il. Maintenant qu’on a de nouvelles cibles, on va tester sur le rongeur, dans les mois qui viennent, des médicaments qui activent ces canaux. »
Un espoir dans le traitement médicamenteux des maux de tête (15 % des adultes étant touchés par cette maladie). « Il est dur de savoir dans quels délais les traitements seront disponibles, disent les chercheurs. On teste des médicaments, on travaille avec l’industrie. » Toujours depuis leur laboratoire.