Vers la fin du broyage des poussins ?
La découverte peut sembler anodine, mais elle pourrait être cruciale. L’entreprise allemande Seleggt a mis au point, en 2018, une méthode pour déterminer, avant l’éclosion d’un oeuf, si le poussin est un mâle ou une femelle. Outre-Rhin, selon Seleggt, 45 millions de poussins mâles sont exécutés chaque année. Puisqu’ils ne peuvent pas pondre d’oeufs, et qu’ils n’ont pas la même chair que les poulets, les mâles sont le plus souvent tués dès leur naissance. En déterminant le sexe de l’embryon avant l’éclosion de l’oeuf, ces mises à mort pourraient être évitées.
« Un pas en avant »
Seleggt veut rendre sa technologie disponible pour tout le secteur avicole. « Le procédé breveté sera disponible à partir de 2020, précise le groupe Rewe à 20 Minutes. Plus tard, il sera disponible pour les couvoirs du monde entier. Nous proposerons le sexage [tri] en tant que service gratuit local. » Brigitte Gothière, porte-parole de l’association de défense des animaux L214, salue un «pas en avant ». Mais, pour elle, la méthode allemande ne supprimera pas définitivement le broyage des poussins : « Il y aura toujours des animaux chétifs, mal en point, considérés comme inutiles par l’industrie et qui seront du coup éliminés.» En France, le ministère de l’Agriculture avait annoncé en août 2018 que 4,3 millions d’euros avaient été engagés avec l’entreprise Tronico « pour un dispositif qui permettra de faire du sexage à l’intérieur de l’oeuf afin d’éliminer les poussins mâles avant leur éclosion », d’ici à 2024. J.G.-B.