Atteint de trisomie 21, Jordan Minglis vise un défi de taille
Atteint de trisomie 21, Jordan Minglis sera aux Special Olympics World Games
Rien n’a été laissé au hasard : quatre entraînements hebdomadaires dans le bassin, maîtrise du virage sous l’eau, temps d’adaptation sur place… A partir de ce jeudi, le Niçois Jordan Minglis participe aux Special Olympics World Games d’Abu Dhabi ( lire encadré). Le nageur prendra le départ du 100 et 200 m brasse, du 100 m nage libre et du relais nage libre. Quand il n’est pas dans la piscine à enchaîner les longueurs, Jordan Minglis travaille dans un supermarché du centre-ville de Nice. A son emploi du temps professionnel s’ajoutent donc huit heures de natation chaque semaine. Un entraînement intensif, à la piscine d’Antibes, durant lequel il perfectionne sa brasse et son crawl. A 26 ans, Jordan Minglis participera à sa première compétition à l’étranger. Un défi pour ce jeune homme atteint de trisomie 21. « Il est hyper sportif, confie sa maman. Avant, il faisait du judo, mais il a dû arrêter pour ne pas risquer de se blesser. »
Jordan Minglis a mis toutes les chances de son côté. En plus de ses deux entraîneurs habituels, Patrice Barrault et Anthony Despax, il a eu la chance de bénéficier des conseils du double champion olympique Alain Bernard. « C’est le parrain. Pour moi, il est un exemple, sourit le jeune nageur. Quand il est venu me voir à la piscine, il m’a conseillé de bien ramener les bras, d’amplifier les mouvements, de mettre une main après l’autre et de m’appliquer dans le virage. »
Jordan Minglis est le « chouchou » d’Alain Bernard. « Le but était d’appuyer la démarche des entraîneurs,
raconte l’ancien pensionnaire du Cercle des nageurs d’Antibes. Et de leur dire : concentrez-vous sur vos virages, allongez les mouvements, tournez les bras moins vite. Je suis sensible à leur sincérité, à leur franchise et à leur simplicité, qui font que ce sont des athlètes comme les autres. Ils veulent gagner, montrer qu’ils peuvent être forts et performer. Ils ont un orgueil omniprésent. » Alain Bernard s’est déjà rendu à deux entraînements et soutiendra Jordan Minglis et les quatre autres nageurs à Abu Dhabi. « Leurs sensations sont exacerbées. Ils peuvent être très concentrés ou très déconcentrés, analyse-t-il. Le but de ce parrainage est aussi de les mettre dans la lumière. » Et de faire du sport un moyen « d’intégration et d’épanouissement sans limite ».
« Ils veulent gagner, montrer qu’ils peuvent être forts et performer. » Alain Bernard, nageur et parrain