Une autre vision du scrutin
La startup niçoise Voxcracy révolutionne le calcul des décisions collectives
Et si la France abandonnait son bulletin de vote classique ? Et si elle optait pour une classification de ses opinions par ordre de préférence ? C’est le credo de la start-up niçoise Voxcracy. Ses sept associés viennent de présenter ce mode de scrutin devant l’Assemblée nationale : une nouvelle formule qui permet de mieux donner la parole en calculant plus finement les préférences des votants.
« Un consensus représentatif »
« En 1789, le marquis de Condorcet a déterminé que le meilleur système de vote était celui par ordre de préférence, explique Olivier Rocca, cofondateur de la start-up. Mais il n’a pas été utilisé. On s’est aperçu qu’une boucle se crée et aucune option n’est finalement victorieuse. Pendant deux cent cinquante ans, personne n’a trouvé de solution. » L’algorithme de Voxcracy résout ce paradoxe. Le logiciel niçois permet de choisir l’ordre de préférence, de rejeter des propositions ou de fixer des ex aequo. Une méthode qui pourrait, par exemple, être utilisée pour un éventuel Référendum d’initiative citoyenne. « On est en mesure de proposer un système de vote plus efficace, estime Olivier Rocca. Il garantit un vainqueur en un seul tour. Le résultat obtenu est beaucoup plus représentatif, car il émane de toutes les préférences de votants. » Cet outil numérique a été présenté en commission parlementaire. « Le logiciel permettrait de faire émerger un consensus représentatif et robuste », pointe l’un des créateurs.Ce logiciel s’appliquerait donc dans le monde politique, avec l’élection des élus, les débats, les choix de l’aménagement du territoire… Mais il pourrait aussi être présent dans l’univers économique, avec des enquêtes satisfactions clients, jusqu’au cockpit d’un avion avec les expertises dans le domaine aéronautique.