Menaçants pour la faune, les hélicos d’Isola cloués au sol
Environnement Une pétition avait été lancée pour faire cesser les baptêmes de l’air
Près de 6 000 signatures en quelques jours pour clouer au sol les hélicoptères. Lancée par Vigilance Mercantour, une pétition a permis de faire cesser les baptêmes de l’air effectués au-dessus de la station de ski d’Isola 2000, des activités « scandaleuses dans un domaine qui jouxte la zone coeur du parc national du Mercantour [PNM] », pestait l’association écologiste. Même si aucune réglementation n’avait été enfreinte, puisqu’ils étaient organisés en dehors de ce périmètre, ces baptêmes de l’air n’étaient pas une « bonne nouvelle » pour le parc et ses 8 744 espèces d’animaux.
« Potentiellement fatal »
«Un hélico, ça fait beaucoup du bruit. Et quand il y en a qui passe sur Isola 2000, il y a un impact dans la station, mais aussi de l’autre côté de la crête, relève Emmanuel Gastaud, du service sensibilisation et valorisation du territoire au PNM. Le bruit, c’est un dérangement et donc un stress pour les animaux. Ils vont se déplacer parce qu’ils ont peur et, en plein hiver, c’est une dépense d’énergie inutile qui peut leur être potentiellement fatale », poursuit le responsable. Lagopèdes et tétras-lyre, deux espèces de galliformes, seraient notamment en première ligne.
Survol du parc interdit
Le parc interdit « le survol des aéronefs motorisés à moins de 1 000 m du sol », tout comme «le survol des drones», dans son coeur, une zone de 679 km². « Des dérogations peuvent être attribuées pour certaines activités qui ne peuvent pas s’en passer, comme le ravitaillement de certains refuges, mais aussi évidemment pour les secours et pour certains travaux de recherches », précise Emmanuel Gastaud. A l’intérieur de cette zone sanctuarisée, une réglementation «protège la nature des principales activités humaines et de la présence permanente d’habitants ». Les feux sont également interdits, tous comme les chiens, même tenus en laisse, la chasse ou encore le dépôt de déchets. Les agents du parc y veillent et des amendes peuvent être dressées.