Le réalisateur de « Leaving Neverland » s’explique
Le documentaire polémique «Michael Jackson, Leaving Neverland», du Britannique Dan Reed, est diffusé jeudi sur M6 à 21 h
Les Français vont pouvoir se forger leur propre opinion. Le documentaire «Michael Jackson, Leaving Neverland», est diffusé jeudi à 21 h sur M6. Wade Robson et James Safechuck, aujourd’hui âgés de 36 et 41 ans, relatent les abus sexuels que Michael Jackson leur aurait fait subir lorsqu’ils étaient enfants. Le réalisateur de cette enquête, le Britannique Dan Reed (photo), a répondu aux questions de 20 Minutes. Le sujet du documentaire est moins Michael Jackson que ceux qui se disent victimes de lui…
Oui, Michael Jackson apparaît parce qu’il est l’un des personnages principaux mais, le sujet, ce sont Wade, James et leurs proches. Le documentaire raconte ces deux familles qui essaient de se réconcilier avec elles-mêmes une fois que ce qu’il s’est passé est révélé, deux décennies après le crime.
Que répondez-vous à ceux qui reprochent à « Leaving Neverland »
de ne pas laisser la parole à l’entourage de Michael Jackson ?
On ne pose pas d’accusation envers la famille, ni envers les ayants droit. Sur le plan journalistique, ils n’ont rien à dire parce qu’ils n’ont pas de connaissance directe du crime. Si Jackson était vivant, je l’aurais mis dans le film s’il avait été d’accord. Puisqu’il est mort, on fait parler ses avocats. Jackson avait aussi nié, défendu son innocence publiquement. On voit ces extraits.
Après la diffusion du documentaire sur HBO, des radios ont cessé de diffuser les chansons de Michael Jackson. Vous attendiez-vous à cela ?
Oui, mais je suis partagé. En principe, je ne voudrais pas qu’on élimine sa musique. En revanche, j’ai entendu les victimes des abus sexuels dire que, s’il n’y avait eu aucune réaction, cela aurait donné un message désespérant.
Pensez-vous qu’il soit possible de croire Wade et James et continuer d’écouter Mickael Jackson ?
Absolument. Les gens peuvent continuer d’écouter sa musique tout en ayant conscience que cet homme a fait des choses d’une cruauté insensée envers des enfants. C’est difficile. Dans les mois qui viennent, les gens, s’ils croient les récits de Wade et de James, auront peut-être du mal à entendre les chansons de Michael Jackson résonner dans une fête d’enfants, par exemple, mais il faut séparer l’art des artistes.