Six ans plus tard...
A moins de deux mois des municipales, «20 Minutes» dresse le bilan du mandat de Christian Estrosi, réélu en 2014.
Il s’était représenté en 2014 avec un programme de « 100 actions pour plus de vie ». Six ans plus tard, quel bilan pour le second mandat de Christian Estrosi ? « Elu sur la base de 102 engagements », le sortant LR, qui repart pour le nouveau scrutin, a assuré en avoir « tenu 89 » et en avoir « réalisé 92 qui n’étaient pas prévus ». 20 Minutes vous propose une revue non exhaustive de ce qui a marché et des objectifs qui n’ont pas vraiment été réalisés.
V Deux nouvelles lignes de tram.
C’est sans aucun doute LA réalisation du deuxième mandat de Christian Estrosi. Lancée dès le précédent, la création des lignes 2 et 3 du tramway a indiscutablement changé la cinquième ville de France. A noter tout de même : l’opération s’est bouclée avec un budget gonflé et du retard. En 2014, le maire-candidat avait promis de « livrer la ligne de tramway ouest-est dès 2017 » aux côtés de « la ligne 3 pour desservir le quartier de Saint-Isidore et l’Allianz Riviera ». La ligne 2 a finalement été mise en service, par tronçons, entre le 30 juin 2018 et le 14 décembre 2019. La partie du chantier en souterrain et des affaissements en surface, parfois impressionnants, n’étant certainement pas étrangers à ces délais. La note de ces travaux, estimée d’abord à 700 millions d’euros, a été réévaluée autour des 945 millions d’euros. En cause : des « prestations supplémentaires », selon la municipalité.
V Du mieux pour la qualité de l’air.
Christian Estrosi promettait il y a six ans de « faire baisser de 20 % le taux d’oxyde d’azote, l’ozone et les particules ». Et le contrat est rempli, selon l’équipe du sortant, qui se base sur une étude d’AtmoSud publiée fin novembre 2019. Elle devait évaluer, entre 2014 et 2019, l’impact de la mise en service de la deuxième ligne de tram sur la promenade des Anglais, la voie Mathis et l’avenue de la Californie. L’analyse confirme que le nouveau tracé, la baisse du nombre de véhicules qui en découle et aussi l’évolution technologique du parc automobile ont permis d’obtenir des baisses significatives sur l’oxyde d’azote (de -18,6 % à -65,3 %) et les particules fines 2.5 (entre - 16.4 % et - 41.6 %) notamment.
V Booster le système de vidéosurveillance. Sur le plan de la sécurité, Christian Estrosi promettait il y a six ans l’installation de « 500 caméras de vidéoprotection supplémentaires ». Même si l’efficacité du dispositif est toujours sujette à caution sur les bancs de l’opposition, l’objectif est atteint haut la main. Il y avait 949 caméras en 2014 et elles sont aujourd’hui près de 3 000, dont 690 embarquées à bord des tramways. Le maire sortant a aussi enregistré quelques déconvenues quant à sa volonté de faire appel aux nouvelles technologies. La Cnil avait notamment réclamé l’arrêt d’une expérimentation de l’appli Reporty, permettant des appels vidéo en direct avec la police.
V La fiscalité n’a-t-elle vraiment pas augmenté ? C’était une des mesures phares de son programme présenté en 2014. Christian Estrosi promettait « 0 % d’augmentation de la fiscalité
locale pour les six prochaines années ». D’après le sortant, aucun problème, le contrat est réalisé. En ce qui concerne la ville, il est en effet respecté. Le conseil municipal a même entériné en septembre une nouvelle baisse de la taxe foncière pour 2020 après une première diminution décidée en 2018 pour 2019. Le taux communal sur le foncier bâti, de 23,12 % jusqu’alors, est passé à 21 % avant d’arriver à 19 %. Sauf que le maire de Nice, sous sa casquette de président de la métropole, a parallèlement fait passer le taux métropolitain sur le foncier bâti de 0 % à 6,4 %. Ce que n’a pas manqué de railler l’opposition.
V Le parc des expositions attend. En 2014, Christian Estrosi prévoyait de réaliser un nouveau « parc des expositions à l’horizon 2018 », sur le site du MIN. Et de transformer l’actuel palais des expositions en un « palais des sports ». Pas de chantier en vue. Lors de son premier meeting, dimanche, le candidat Estrosi a de nouveau promis « un parc d’exposition moderne plus proche de l’aéroport » et qui viendrait remplacer le palais Acropolis. Celui-ci serait démoli et le TNN relocalisé dans l’ancienne église des Franciscains pour pouvoir « prolonger la promenade du Paillon vers le nord ».
Il y avait 949 caméras en 2014, elles sont aujourd’hui près de 3000