La grève dans les transports a changé vos habitudes
Marche, vélo, trottinette… La grève a bouleversé les habitudes des lecteurs de «20 Minutes»
«Merci la grève.» C’est à ce constat qu’arrive Lydie, Francilienne qui a répondu à l’appel à témoignages lancé par 20 Minutes. Elle a répondu pour son fils, qui travaille porte de Clichy, à 2,5 km de son domicile, dans le quartier de la gare Saint-Lazare, à Paris (8e). Une distance qu’il a parcourue à pied durant tout le mois de décembre. « Il a perdu 5 kg », indique-t-elle. Alors que le trafic est revenu à la normale, il continue aujourd’hui d’aller à pied au travail, assure Lydie.
Alexandre est tout aussi conquis par le « vélotaf ». Il a près de 10 km à parcourir pour rejoindre son travail, un trajet qu’il faisait habituellement en métro, en quarante-cinq minutes. «Dès le premier jour de grève, j’ai utilisé mon vélo, un VTT classique, précise-t-il. J’ai gagné dix minutes sur le trajet. » Et dix minutes supplémentaires, depuis les fêtes de fin d’année, après avoir commandé au père Noël un vélo électrique.
«Un élément déclencheur»
La trottinette a également fait des adeptes. Comme Eric, qui dit avoir redécouvert Paris. Ainsi que Chris, qui voulait réduire sa dépendance aux transports en commun et « n’est plus motivé aujourd’hui à l’idée de retourner dans les souterrains du métro ». Ou encore Long Ly, qui entend dorénavant privilégier la trottinette électrique pour aller du 19e arrondissement parisien, où il habite, à Suresnes (Hauts-de-Seine), où il travaille. « Le temps de trajet est quasi constant », apprécie-t-il. «Sur les questions de mobilité, le poids de la routine est très important, explique Mathieu Chassignet, ingénieur mobilité à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. S’il n’y a pas un élément perturbateur ou déclencheur, on les remet rarement en question.» Une grève des transports peut jouer ce rôle. En témoigne le nombre de vélos recensés pendant la grève sur les pistes cyclables. Du 9 au 13 décembre, 2,6 fois plus de cyclistes ont été totalisés par les bornes de comptage parisiennes par rapport à une période semblable avant le début du mouvement. Soit environ 190 000 vélos recensés sur le macadam parisien, chaque jour travaillé.