20 Minutes (Nice)

Jean-Claude Gaudin a dirigé son dernier conseil municipal

Jean-Claude Gaudin (LR) a dirigé son dernier conseil municipal, lundi, après vingt-cinq ans passés à la tête de la mairie de Marseille

- A Marseille, Adrien Max

Il a lancé «adopté» et s’en est allé. Jean-Claude Gaudin a adopté lundi son 30000e rapport, lors de son 198e et dernier conseil municipal, avant une émouvante prise de parole : «Je voudrais vous adresser mes remercieme­nts les plus sincères pour ces débats riches et vifs. Il n’est pas de mission plus noble que de servir sa ville, Marseille, la plus belle des villes. Nul ne peut arrêter l’horloge du temps, et l’heure du retrait est venue, même si elle ne marque pas la fin d’une passion.» Il a reçu, en réponse, les applaudiss­ements de ses amis, mais aussi de ses opposants.

Ces derniers se sont succédé pour louer la carrière politique de celui qui est resté vingt-cinq ans à la tête de la mairie. A commencer par Benoît Payan, président du groupe PS à la mairie : «Je mesure la chance que j’ai eue d’être votre opposant. J’ai eu la chance de côtoyer l’un des derniers monuments de la politique française.» Stéphane Ravier, sénateur RN, a lui aussi tenu à remercier celui qui est «un peu le père de tous les Marseillai­s. J’ai été le témoin privilégié de l’action d’un monstre, un monstre de drôlerie et de remarques acerbes, de bonhomie et d’amour pour sa ville. Un monstre politique qui a dévoré ses enfants les uns après les autres.»

« Plus en adéquation »

Stéphane Ravier a également distillé une anecdote ô combien représenta­tive de Jean-Claude Gaudin : «Je me souviens des voeux au Four des navettes [une boulangeri­e]. En me serrant la main, vous m’aviez laissé les miettes d’une navette. Etait-ce un symbole pour me dire que vous me laisseriez une part du gâteau électoral, ou bien que vous me laisseriez des miettes dans les urnes?» Pas de réponse de l’intéressé. Yves Moraine, président de la majorité municipale, a tenu lui aussi à rendre hommage au maire : «Vous incarnez Marseille alors que je ne vous ai jamais vu boire du pastis, ni jouer aux cartes, ni aux boules. Les Marseillai­s vous aiment, même quand ils critiquent votre politique. Vous avez beaucoup à transmettr­e, votre instinct populaire et votre richesse politique.»

Si le maire avait laissé échapper une larme lors de ses au revoir au Sénat, il s’est séché le coin de l’oeil après la prise de parole de ses collègues. «Je m’arrête parce que j’ai 80 ans, a rappelé Jean-Claude Gaudin. Il y a un moment donné où la place doit revenir à d’autres. Je ne me sentais plus tellement en adéquation avec tout ce qui se passe.» Alors que l’édile a fait part de sa plus belle réussite, diviser le chômage de « moitié », ses opposants ont tour à tour évoqué l’état des écoles, le logement insalubre et indigne ou la bétonisati­on de la ville. Les CRS étaient d’ailleurs à nouveau présents devant l’hémicycle, comme à chaque conseil depuis le drame de la rue d’Aubagne. Des manifestan­ts, eux, avaient organisé «la fête à Gaudin et ses Vassal » (du nom de la candidate aux prochaines municipale­s).

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Jean-Claude Gaudin a été applaudi par ses amis et opposants, lundi.

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