Mauvais tour pour le gouvernement
L’organisation de la fin des municipales tourne au casse-tête, alors que le conseil scientifique a émis des réserves sur leur tenue fin juin.
Alors que les écoles ont partiellement rouvert leurs portes, peuventelles faire office de bureaux de vote à la fin du mois de juin ? Pour essayer de dégager un consensus scientifique et politique, le gouvernement a lancé deux initiatives. Il a saisi, le 13 mai, le conseil scientifique, panel d’experts installé par l’exécutif à la mi-mars pour l’éclairer dans sa gestion de crise sanitaire. Dans son avis, publié mardi, l’instance formule de nombreuses réserves quant à l’organisation d’un scrutin dans le pays en juin, sans se prononcer pour ou contre. Mais le gouvernement veut aussi appuyer son choix sur un consensus politique, pour éviter la polémique sur le maintien du premier tour.
Des avis partagés
« Avant de prendre position, le Premier ministre veut écouter, explique l’entourage d’Edouard Philippe. Il consultera les forces politiques mercredi à Matignon.» Mardi, Emmanuel Macron a également sondé des élus locaux, lors d’une visioconférence avec une vingtaine de maires, dont Anne Hidalgo (Paris), Jean-Claude Gaudin (Marseille), Gérard Collomb (Lyon) et François Baroin (Troyes), président de l’Association des maires de France. Plusieurs de ces maires sont favorables à un scrutin en juin. Cette option permettrait de clore le feuilleton des municipales, et
d’éviter de devoir refaire l’intégralité du scrutin dans les villes concernées. « D’un point de vue sanitaire, la tenue d’un seul tour de scrutin », plutôt que devoir en réorganiser deux, « est de nature à réduire les risques sanitaires, au sens statistique du terme », note le conseil scientifique.
Mais, mardi, le président macroniste de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a estimé qu’il n’était pas « raisonnable » d’envisager un vote dès la fin juin. Son homologue au Sénat, Gérard Larcher (LR), a jugé « sage » que le gouvernement demande un nouvel avis au conseil scientifique avant de tenir le second tour, une piste que Matignon ne nous a pas confirmée mardi.