Les goélands pris pour cible
Les communes ont décidé de limiter la prolifération de cette espèce pourtant protégée
Pour la première fois ce printemps, Cannes a fait, comme à Nice, la chasse aux oeufs de goélands. Près de 160 d’entre eux, traqués sur les toits de la cité des festivals par des drones, ont été recouverts d’huile de tournesol... pour empêcher leur éclosion. Mais alors pourquoi tant de haine ? « Au fil des années, la population de ces oiseaux a grandi en ville, où ils trouvent de multiples sources de nourriture. Et avec cette présence plus importante ont aussi augmenté les signalements de comportements agressifs », répond Muriel Cucchi, chef de service à la direction hygiène, santé et environnement de la ville de Cannes.
Animaux domestiques menacés, pique-niques chipés, le volatile n’a pas vraiment bonne presse dans les
communes du littoral. Surtout si l’on ajoute, comme la mairie de Nice le fait remarquer, « les cris et les fientes ». Cette dernière fait d’ailleurs savoir qu’elle a pu également « traiter » 300 oeufs cette année. Comment est-ce possible ? Le goéland leucophée est une espèce protégée par le Code de l’Environnement. Ces campagnes de stérilisation « sont autorisées chaque année par arrêté préfectoral afin d’éviter la prolifération de cette espèce en ville », indique
la mairie de Nice. Précisément, « un arrêté ministériel a été émis permettant de déroger à la particularité d’espèce protégée, sans toucher les oiseaux vivants et en s’attaquant uniquement aux oeufs », explique encore Muriel Cucchi. « L’idée n’est pas d’éradiquer l’espèce mais bien de rétablir un certain équilibre », dit-elle. Equilibre encore troublé par le confinement. Certains nids ont été repérés sur des plages et même au beau milieu d’un chantier
Arrêté préfectoral