A l’école, les mesures sanitaires entraînent des difficultés
A Nice, les mesures sanitaires liées au coronavirus affectent les enfants, les parents, mais aussi les enseignants
Il est 8 h 45 devant l’école primaire Rothschild du centre-ville de Nice. Quelques élèves sont encore en rang : ils attendent leur tour pour rentrer dans l’établissement, petit groupe par petit groupe. Certains serrent fort la main de leur parent, d’autres trépignent d’impatience. C’est ainsi, désormais, que se passe l’entrée à l’école, dans le respect des mesures de distanciation d’un protocole sanitaire strict et suivi par les établissements scolaires en France.
Depuis le 12 mai, les 154 écoles publiques de la ville ont rouvert. Si les débuts étaient timides, désormais, c’est 30% des enfants qui sont retournés à l’école dans les Alpes-Maritimes, selon les chiffres du rectorat. Une bonne nouvelle pour les enseignants qui s’inquiètent de l’éloignement des enfants du système scolaire. «Il fallait qu’ils reviennent, 99 % des élèves étaient contents de revenir et de voir les copains, explique le directeur de l’école Moretti de Nice, Gauthier
Broquet. Le choc pour eux, c’était de voir que ce n’était pas l’école comme avant. » « Un crayon tombe en classe et le copain ne peut pas le ramasser, on n’est pas dans la vraie école […] On ne peut pas imaginer continuer à travailler comme ça. On est dans un autre monde », déclare-t-il. Des mesures sanitaires qui limitent également le nombre d’élèves par classe : dix en maternelle et quinze en élémentaire. Et pour accueillir au mieux les élèves au moins une fois par semaine, les écoles organisent un roulement. « Ils font des groupes. C’est deux jours consécutifs en présentiel, soit le lundi et mardi, soit le jeudi et vendredi », explique Marie qui accompagne son fils Alexis, en classe de CM 2. Un retour à l’école à temps partiel donc.
Une organisation casse-tête
À Nice, la ville a mis en place 27 sites pour accueillir les élèves le reste du temps. Ils y pratiquent les activités du dispositif 2S2C : sport-santé-culturecivisme. Ce qui reste un casse-tête pour certains parents. « Si vous avez une fratrie avec des niveaux différents les organisations ne sont pas les mêmes, souligne Laeticia Siccardi, présidente de la FCPE 06. C’est une organisation inégale et différente entre les niveaux dans un même établissement. Donc, c’est très compliqué pour les parents qui subissent parfois la pression des employeurs. » Si parents et enseignants s’accordent sur l’importance du retour à l’école, l’allègement des mesures sanitaires est aussi très attendu. Et la rentrée de septembre redoutée. « On prépare la rentrée prochaine avec incertitude », conclue Gauthier Broquet.
« On prépare la rentrée prochaine avec incertitude » Gauthier Broquet, directeur d’école