Le départ à huis clos a frustré une partie du public
Dimanche, un départ fictif organisé dans le centre-ville de Nice a été suivi par des spectateurs masqués derrière des barrières
« C’est frustrant, parfois on se dit que ça serait mieux derrière la télé », soupire Karim, en vacances sur la Côte d’Azur. Le jeune homme et sa compagne, Soumia, tentent de voir les coureurs dans l’interstice situé entre deux grandes plaques noires qui séparent le public des cyclistes du Tour de France. Cette année, la 107e édition est bien particulière.
En temps d’épidémie de Covid-19, le contact entre les coureurs et le public est absent du départ fictif, qui se déroulait à huis clos depuis l’avenue de Verdun, dans le centre-ville de Nice, dimanche.
La police veille
Mais quelques badauds, attirés par les haut-parleurs, tentent de voir par les fentes des panneaux noirs. « Ah, ils sont là ! » crie le speaker à trente minutes du départ. A l’annonce de Julian Alaphilippe (vainqueur de l’étape et maillot jaune), des applaudissements fusent. « J’ai fait plusieurs Tours de France, mais c’est mon premier départ. Les mesures sanitaires ne me gênent pas. Il n’y a pas de déception particulière. Il fait beau, on assiste à l’ambiance, c’est bien », positive Valérie, une habitante de Nice. Le départ approche et la dizaine de spectateurs se transforme en une petite cinquantaine. Çà et là, on entend parler quelques Italiens venus pour l’occasion, mais on est loin du public international présent lors des courses. « On est dans des circonstances particulières, en contexte de Covid on ne va pas se plaindre », réagit Etienne, venu assister au top départ de l’étape de montagne. Les cyclistes vont parcourir 186 km et quatre cols atteignant des
hauteurs de plus de 1 500 m. Masqué, regroupé par petits groupes, le public se colle aux plaques noires, le top départ approchant. Loin, bien loin de l’effervescence traditionnelle, les curieux tendent leur téléphone à la recherche d’une photo. « C’est quand même mieux comme ça plutôt qu’il n’y ait pas de Tour de France du tout, concède Rami. Aujourd’hui, on voit le départ et à notre retour à Paris, on voudrait voir l’arrivée, en espérant qu’il y en ait une… ».
Le speaker a débuté le compte à rebours, certains filment, d’autres sifflent puis applaudissent. Derrière, des policiers surveillent. Eux aussi
sont masqués. Obligatoire dans la ville depuis le 20 août, le non-port du masque expose à une amende de 135e. « Globalement, le port du masque et la distanciation sont respectés, annonce un représentant de la police nationale. Parfois il y a des oublis, mais des rappels à l’ordre suffisent. » Du côté du Fan Park, on compte tout de même plus de 4 500 visiteurs au total ce dimanche, d’après les sols connectés installés pour l’occasion par une entreprise suisse afin de respecter la jauge de sécurité de 450 personnes en simultané. Signe que l’intérêt pour le Tour de France est toujours là.