20 Minutes (Nice)

La justice donne un délai au préfet pour revoir son arrêté

Saisi par la mairie de Villeneuve­Loubet, le juge a retoqué le texte

- Michel Bernouin

«Obligation disproport­ionnée» qui « porte atteinte à une liberté individuel­le». Mercredi, la commune de Villeneuve-Loubet développai­t ces arguments, des classiques des recours contre les arrêtés imposant le port du masque dans les lieux publics extérieurs. Ici, la décision préfectora­le qui s’applique depuis vendredi dans 18 communes des Alpes-Maritimes. Le tribunal administra­tif de Nice a finalement retoqué le texte et a donné trois jours au préfet pour revoir son arrêté.

La semaine dernière, le maire de Villeneuve-Loubet, Lionnel Luca (LR), avait immédiatem­ent dénoncé «une décision unilatéral­e et brutale ». Mardi, il a même lancé une campagne d’affichage un poil provocatri­ce mettant en

scène un sanglier masqué, référence à la présence sur la commune de nombreuses forêts où les quadrupède­s sont bien plus nombreux que les humains… «L’arrêté est général et global sur toute la commune alors que 70% de notre territoire est classé en espace naturel boisé, a plaidé Mathias Pinet, directeur général adjoint des services la ville. Ce recours n’est pas un acte de rébellion. Nous ne sommes pas hostiles au port du masque en extérieur, nous l’avons d’ailleurs déjà mis en oeuvre sur certains secteurs. Mais pas sur toute la commune. » Des arguments qui ont convaincu le juge des référés. Dans sa décision, s’appuyant sur «les principes dégagés par le Conseil d’Etat», il souligne que « le manque de lisibilité et d’applicabil­ité de l’arrêté litigieux, et son caractère disproport­ionné, même s’il ne s’applique qu’aux piétons non sportifs dans l’espace public, caractéris­ent une atteinte grave et manifestem­ent illégale aux libertés fondamenta­les invoquées».

Et surtout, le juge demande au préfet «de modifier son arrêté en prenant en considérat­ion tant les caractéris­tiques démographi­ques et urbaines de la commune». Le sous-préfet Yoann Toubhans a rappelé à la barre, hier, qu’« une reprise épidémique frappe le départemen­t, placé en zone de circulatio­n active du virus, ce qui nécessite mesures ». Et a conclu en révélant que « cinq malades du Covid-19 sont décédés dans les Alpes-Maritimes ». Entre mardi et mercredi.

Affichages provocateu­rs

 ??  ??
 ??  ?? Au tribunal administra­tif, mercredi.
Au tribunal administra­tif, mercredi.

Newspapers in French

Newspapers from France