20 Minutes (Nice)

«Nous rouvrons une unité Covid»

Coronaviru­s Eric Cua, infectiolo­gue au CHU de Nice, veut adapter l’offre de soins

- Propos recueillis par Michel Bernouin

Le nombre de malades du Covid19 hospitalis­és dépasse désormais les 100 personnes dans les AlpesMarit­imes, selon les chiffres publiés mardi soir par l’agence régionale de santé (ARS)Paca. Quatre décès sont également à déplorer ces dernières 24 heures, indique la préfecture des Alpes-Maritimes. L’infectiolo­gue Eric Cua, du CHU de Nice, fait le point sur la situation pour 20 Minutes.

Est-on au début d’une deuxième vague dans les Alpes-Maritimes ? Non. C’est un peu de la fantasmago­rie ce terme. Ce qui a été appelé “la

première vague” de Covid-19 a été la saturation du système de santé, qui a été réelle dans certains départemen­ts de l’Est et de la région parisienne. Cela n’a jamais été le cas dans les Alpes-Maritimes.

Les chiffres publiés par l’ARS montrent pourtant une recrudesce­nce du nombre de personnes positives au Covid-19, y compris en réanimatio­n…

Depuis un mois, nous observons à Nice et dans les Alpes-Maritimes une réelle reprise de l’épidémie. Elle est

progressiv­e et constante. Cette lente montée en charge nous laisse le temps d’adapter l’offre de soins.

La situation et son évolution ne vous paraissent, donc, pas inquiétant­es ?

Il n’y a rien d’alarmant à ce jour dans le départemen­t. Ce n’est pas un tsunami. Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est d’adapter l’offre de soins. Durant la première vague nous avions tout consacré au Covid. Nous avions déprogramm­é toutes les interventi­ons possibles. Aujourd’hui, nous nous organisons pour accueillir les patients atteints de la Covid-19 et tous les autres.

Comment ?

Nous allons rouvrir dans les heures qui viennent [mercredi] une nouvelle unité Covid de vingt lits juste audessus de notre service d’infectiolo­gie, où nous gardons dix lits pour les autres pathologie­s. Nous sommes encore dans une période où le lendemain est incertain, donc on s’adapte en permanence… Et malheureus­ement avec zéro ressources humaines supplément­aires. Nous demandons à l’ARS de recruter au moins une personne.

Où en est l’essai, lancé en juin, auprès des patients en état grave ?

« Depuis un mois, nous observons une reprise lente et constante de l’épidémie.»

C’est un essai mondial que le CHU de Nice a l’honneur de coordonner au niveau européen. L’objectif est de recruter 1 200 patients, ce qui est très solide sur le plan méthodolog­ique, pour tester un nouveau médicament, qui contient une molécule à la foi sim mu no modératric­e et antivirale. L’ essai a démarré quand l’épidémie s’est éteinte donc il a pris du retard. Avec sa reprise, nous recommenço­ns à inclure de plus en plus de patients dans cet essai. Il y a en sept à Nice et vingt dans le monde.

 ??  ?? Pour le docteur Eric Cua, il n’y a pour le moment «rien d’alarmant».
Pour le docteur Eric Cua, il n’y a pour le moment «rien d’alarmant».

Newspapers in French

Newspapers from France