«Nous rouvrons une unité Covid»
Coronavirus Eric Cua, infectiologue au CHU de Nice, veut adapter l’offre de soins
Le nombre de malades du Covid19 hospitalisés dépasse désormais les 100 personnes dans les AlpesMaritimes, selon les chiffres publiés mardi soir par l’agence régionale de santé (ARS)Paca. Quatre décès sont également à déplorer ces dernières 24 heures, indique la préfecture des Alpes-Maritimes. L’infectiologue Eric Cua, du CHU de Nice, fait le point sur la situation pour 20 Minutes.
Est-on au début d’une deuxième vague dans les Alpes-Maritimes ? Non. C’est un peu de la fantasmagorie ce terme. Ce qui a été appelé “la
première vague” de Covid-19 a été la saturation du système de santé, qui a été réelle dans certains départements de l’Est et de la région parisienne. Cela n’a jamais été le cas dans les Alpes-Maritimes.
Les chiffres publiés par l’ARS montrent pourtant une recrudescence du nombre de personnes positives au Covid-19, y compris en réanimation…
Depuis un mois, nous observons à Nice et dans les Alpes-Maritimes une réelle reprise de l’épidémie. Elle est
progressive et constante. Cette lente montée en charge nous laisse le temps d’adapter l’offre de soins.
La situation et son évolution ne vous paraissent, donc, pas inquiétantes ?
Il n’y a rien d’alarmant à ce jour dans le département. Ce n’est pas un tsunami. Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est d’adapter l’offre de soins. Durant la première vague nous avions tout consacré au Covid. Nous avions déprogrammé toutes les interventions possibles. Aujourd’hui, nous nous organisons pour accueillir les patients atteints de la Covid-19 et tous les autres.
Comment ?
Nous allons rouvrir dans les heures qui viennent [mercredi] une nouvelle unité Covid de vingt lits juste audessus de notre service d’infectiologie, où nous gardons dix lits pour les autres pathologies. Nous sommes encore dans une période où le lendemain est incertain, donc on s’adapte en permanence… Et malheureusement avec zéro ressources humaines supplémentaires. Nous demandons à l’ARS de recruter au moins une personne.
Où en est l’essai, lancé en juin, auprès des patients en état grave ?
« Depuis un mois, nous observons une reprise lente et constante de l’épidémie.»
C’est un essai mondial que le CHU de Nice a l’honneur de coordonner au niveau européen. L’objectif est de recruter 1 200 patients, ce qui est très solide sur le plan méthodologique, pour tester un nouveau médicament, qui contient une molécule à la foi sim mu no modératrice et antivirale. L’ essai a démarré quand l’épidémie s’est éteinte donc il a pris du retard. Avec sa reprise, nous recommençons à inclure de plus en plus de patients dans cet essai. Il y a en sept à Nice et vingt dans le monde.