La ville fait toujours bloc contre la mosquée En-Nour
La municipalité doit entériner l’ouverture de la mosquée, ce qu’elle « refusera toujours » de faire
Pour le maire de Nice, il n’est toujours pas question de reconnaître la mosquée En-Nour. Une nouvelle décision de justice l’oblige pourtant à valider l’arrêté d’ouverture définitive de ce lieu de culte musulman qui accueille ses fidèles, grâce à une décision préfectorale du 4 juin 2016, sur l’avenue Pontremoli, à l’ouest de la ville. La cour d’appel administrative d’appel lui a donné trois mois pour s’exécuter. Mais du côté de la municipalité, c’est un niet ferme et définitif.
« Le préfet se substituera »
« La ville de Nice refusera toujours de signer », indique la collectivité dénonçant, une nouvelle fois, « le manque de transparence des fonds de cette salle de culte » et « le fait que ce lieu revenait à un propriétaire saoudien ». Jusque-là, le maire de Nice, Christian Estrosi, a multiplié les recours, sans succès. « Cette nouvelle décision permet à l’institut En-Nour d’obtenir cet arrêté, un acquis que le maire nous refuse, explique Ouassini Mebarek, avocat de l’association gérant la mosquée. S’il ne le fait toujours pas, nous avons des voies de recours. Le préfet pourra de toute façon à nouveau se substituer à la ville pour le signer. »
« Seul l’Etat est responsable et comptable de cette ouverture », tranche d’ailleurs la municipalité niçoise, qui espère «que la loi sur le séparatisme viendra modifier les choses, afin de donner aux maires le pouvoir de décider la fermeture des lieux de culte dont les financements restent opaques ». Christian Estrosi avait déposé un signalement à ce sujet concernant la mosquée EnNour et une enquête avait bien été ouverte. Mais « elle a été classée sans suite et cela a été encore confirmé en appel », rappelle Me Ouassini Mebarek.