Un rapport pourrait mettre Christian Estrosi en difficulté
« Mediapart » épingle la collectivité sur la base des observations de la chambre régionale des comptes
Ce vendredi, les élus de la métropole Nice Côte d’Azur, réunis en conseil, plancheront sur plus de 100 délibérations. Au programme : les suites de la tempête Alex, un plan de relance post-confinement et, entre autres choses, le « rapport d’observations » de la chambre régionale des comptes (CRC) sur la collectivité depuis sa création en 2012. Les débats, par webcams interposées pour cause de Covid, promettent d’être animés à ce sujet.
Sur la base de la copie du CRC, Mediapart accusait, dès mercredi soir, Christian Estrosi d’y avoir « embauché des amis qui n’ont pas laissé de traces de leur travail ». Selon le pure player, au moins trois embauches ont fait tiquer la juridiction. Celles de Franck Louvrier, ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, de Jean-Michel Drevet, très proche collaborateur de Christian Estrosi à plusieurs reprises et Marc Joando, vice-président du tribunal de grande instance de Grasse à la retraite, sont détaillés. Anonymement dans le rapport. Explicitement dans l’article de Mediapart. Avec eux, le maire de Nice et président de la métropole se serait « acheté les services de personnalités plus utiles à sa carrière politique personnelle qu’à la collectivité dans son ensemble », grince le site Internet.
Des plaintes déposées
Dans les conclusions du CRC, que 20 Minutes a pu également consulter, l’organisme regrette pour l’un d’entre eux « qu’aucun détail ne soit fourni sur la nature des prestations » effectuées. Elle recommande à la collectivité de « mettre un terme aux recrutements irréguliers de vacataires » pour des postes qui peuvent, dit-elle à propos d’un autre, relever d’« un besoin permanent de la métropole ». Sollicitée par 20 Minutes, cette dernière juge que « le rapport ne mentionne pas d’emploi fictif ». Et elle annonce que « la métropole va déposer plainte contre Mediapart car cet article salit l’institution ». Il est précisé que le maire de Nice va aussi lancer une action contre X pour divulgation du rapport, « car il était strictement et juridiquement interdit de le diffuser avant sa présentation au conseil ».