20 Minutes (Nice)

Les démocrates prêts à tourner le dos aux républicai­ns

Des élus de la majorité veulent mettre fin à l’obstructio­n parlementa­ire plutôt que de négocier avec les républicai­ns au Sénat

- De notre correspond­ant aux Etats-Unis, Philippe Berry

Aux Etats-Unis, on appelle cela « l’option nucléaire». Alors que les démocrates disposent de la plus petite majorité possible au Sénat (51-50 avec la voix de la vice-présidente, Kamala Harris), certains élus réclament à leur leadeur, Chuck Schumer, d’enterrer le filibuster, une vieille règle sur l’obstructio­n qui permet à l’opposition de bloquer tout projet de loi n’ayant pas le soutien de 60 sénateurs sur 100. Cela libérerait le président des Etats-Unis, Joe Biden, pour ses réformes, mais n’enverrait pas le message d’unité promis. Avec 50 sièges chacun, les deux partis négocient actuelleme­nt un accord de partage du pouvoir au Sénat. Le patron de la minorité républicai­ne, Mitch McConnell, exige que les démocrates et Chuck Schumer s’engagent à protéger le filibuster. Mais, face à l’obstructio­n extrême des républicai­ns pendant la seconde partie du mandat d’Obama, passer à une simple majorité est la seule solution pour éviter l’impasse, estiment de nombreux progressis­tes. Les élections de la mi-mandat étant traditionn­ellement compliquée­s pour le parti au pouvoir, les démocrates savent aussi que, s’ils activent l’option nucléaire, Mitch McConnell n’aura aucun scrupule dans deux ans, si les républicai­ns regagnent le contrôle du Sénat.

« Réconcilia­tion » en vue ?

Si l’obstructio­n parlementa­ire reste en place, Joe Biden pourra cependant compter sur le processus de «réconcilia­tion». Les lois qui ont un impact significat­if sur le budget peuvent en effet être votées à la simple majorité. Et Bernie Sanders, qui préside le comité du budget au Sénat, a prévenu que les démocrates seraient «agressifs».

Sanders espère y recourir pour le plan de relance de l’économie de 1900 milliards de dollars (1560 milliards d’euros) annoncé par Joe Biden. Il n’est toutefois pas garanti que la réconcilia­tion puisse s’appliquer à toutes les mesures, notamment la hausse du salaire minimum. Jeudi, la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, a assuré que Joe Biden préférait parvenir à un accord plutôt que de passer par la réconcilia­tion. Mais, alors que des républicai­ns modérés semblent traîner des pieds, la press secretary a prévenu : avec le Covid et la crise économique, « il faut agir vite».

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Le républicai­n Mitch McConnell (à g.) et le démocrate Chuck Schumer.

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