20 Minutes (Nice)

Des synthés à nouveau branchés

La musique de la série «Ovni(s)» mêle habilement les pépites des pionniers de l’electro aux compositio­ns originales de Thylacine

- Anne Demoulin

Un voyage dans le temps! Ovni(s) (Canal+) suit, à la fin des années 1970, les balbutieme­nts du Gepan, un groupe d’études sur les extraterre­stres. Dans cette reconstitu­tion caricatura­le de la France giscardien­ne, la musique originale de l’Angevin Thylacine s’entrelace divinement bien avec les airs signés par les pionniers de l’electro, comme Jean-Michel Jarre et Tangerine Dream, ou les mélopées disco de Cerrone ou Bernard Estardy. Comment Thylacine s’est-il approprié les codes de la synthpop des années 1970 pour signer une bande originale de notre temps? « Ovni(s) est une série qui traite des racines d’un monde. Les années 1970 sont à l’origine de la French touch, avec Jean-Michel Jarre en particulie­r, le compositeu­r le plus populaire à cette époque-là,», explique le réalisateu­r de la série, Antony Cordier. La bande originale d’Ovni(s) est placée sous les figures tutélaires du père de la musique électroniq­ue française et du groupe allemand Tangerine Dream, précurseur de l’electro expériment­ale, avec le morceau Zero Gravity en guise de générique. « Antony Cordier a connu cette période et est allé chercher des génériques télé», salue Thylacine, déjà à l’oeuvre sur son dernier long-métrage, Gaspard va au mariage (2018).

«Les conditions de l’époque»

Afin de se plonger dans l’ambiance sonore des années 1970, le musicien s’est rendu à deux reprises au SMEM (Swiss Museum & Center for Electronic Music), à Fribourg, qui dispose d’« une énorme collection de synthés de l’époque ». « J’avais envie de travailler dans les mêmes conditions qu’à l’époque, de faire ma musique à moi avec les machines et les synthés de l’époque », poursuit Thylacine. Il n’a cependant pas réécouté les tubes electro et disco des années 1970 : « Je ne voulais pas faire des copies. » Pourtant, le vibrant et tubesque 1978 (lire l’encadré), le planant Discovery, l’entêtant Gepan ou le « joyeusemen­t naïf » Véra ont, avec leurs relents disco et leurs mélopées synthpop, la substance rafraîchis­sante des seventies. Résultat ? Cette BO, disponible sur les plateforme­s de streaming, allie parfaiteme­nt la musique d’aujourd’hui aux pépites d’hier, et donne furieuseme­nt envie de dance floors transpiran­ts.

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Le compositeu­r et DJ Thylacine, ici en concert à l’Olympia, en 2017.

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