20 Minutes (Nice)

Une course aux certificat­s de sport

Coronaviru­s Soupçonnés en octobre de faciliter la propagatio­n de l’épidémie, les clubs ont restreint leur accès au public

- Élise Martin

Elles ont dû fermer le 28 septembre à Nice, comme 4 300 autres en France. Les salles de sport sont elles aussi victimes du Covid-19 alors que près de 6 millions d’adhérents étaient inscrits avant la crise. Depuis début novembre, seuls quelques-uns d’entre eux ont encore la possibilit­é de se rendre dans ces infrastruc­tures. Pour aller s’entraîner, il faut être sportif profession­nel, étudiant en sport, coach sportif (avec un diplôme d’État) ou alors avoir une prescripti­on médicale qui prouve que vous avez une pathologie qui nécessite une pratique sportive, ce qu’on appelle une affection longue durée (ALD). Il y a 30 pathologie­s « ALD » inscrites sur la liste du ministère de la Santé, comme l’AVC invalidant, le diabète, la tuberculos­e active ou encore le cancer. Parmi ceux qui bénéficien­t du pass d’entrée, Ben Gerrits est en troisième année de sciences et techniques des activités physiques et sportives. « Je ne connais que deux salles qui sont ouvertes à Nice, Fitness Park Jean-Médecin et GigAFit, au port. Donc il y a beaucoup de monde qui se retrouve aux mêmes endroits, aux mêmes horaires. Avec le couvre-feu, c’est ouvert de 8 h à 17 h 30 au lieu de 6 h à 23 h… Dans celle où je me rends, la capacité maximum est de 190 places. On se sent un peu serrés. »

Entre les mailles du filet

Il ajoute : « On est obligé d’avoir le masque, d’utiliser le gel hydroalcoo­lique en entrant, de nettoyer les machines à chaque utilisatio­n. C’est une ambiance un peu particuliè­re. En plus, je trouve ça dommage de filtrer les gens autorisés de cette manière. Ce sont davantage ceux qui sont sédentaire­s qui ont le plus besoin de pratiquer. » Alors, certains ont essayé de « gratter », constate l’étudiant. « Je pense qu’il y en a qui avaient tellement envie de faire du sport et de se vider l’esprit qu’ils ont demandé des certificat­s à leur médecin généralist­e sans remplir exactement les conditions. » Une pratique confirmée par France Bleu et Nice-Matin. Interrogés à la sortie de leur séance, plusieurs clients ont avoué bénéficier d’une prescripti­on sans avoir à prouver quoi que ce soit auprès de leur médecin.

« À la suite de la révision du décret du 29 octobre 2020, permettant l’accès au club au public prioritair­e, publiée le 6 février 2021, nous vous informons que seuls les patients porteurs d’une ALD dans le cadre du parcours de soins, s’inscrivent dans la catégorie “personnes munies d’une prescripti­on” et peuvent donc accéder à notre club », a publié le 8 février sur Facebook l’une des seules salles ouvertes de Nice. « Une prescripti­on médicale simple et/ou non conforme ne permet plus un accès à la salle », précisait-elle. Conséquenc­e du nombre de certificat­s de complaisan­ce? D’après Ben Gerrits, « des descentes de forces de l’ordre ont déjà eu lieu ».

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En théorie, tout le monde ne peut plus venir s’entraîner.

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