Médecins et pharmaciens se livrent bataille pour avoir la main sur les doses de vaccin
Les commandes de doses de vaccin sont ouvertes aux seules officines cette semaine
Vacciner. Le plus possible, le plus vite possible, donc avec le plus de vaccinateurs volontaires possible. Dans sa course pour freiner l’épidémie de Covid-19, la direction générale de la Santé (DGS) a indiqué dimanche soir aux professionnels de santé que «les pharmaciens formés à la vaccination peuvent prescrire les vaccins à ARN messager et à vecteur viral (…) et les administrer ». Côté calendrier, la DGS prévoit « une ouverture élargie à l’ensemble des pharmacies à compter de la semaine du 15 mars ». A cet effet, « les pharmaciens peuvent passer leur commande à compter de [ce] lundi ». Mais le message de la DGS précise que, « pour la semaine du 8 mars, la commande ne sera ouverte que pour les besoins propres des officines (…) compte tenu du nombre de doses livrées par AstraZeneca ». Un choix qui a suscité l’ire des médecins libéraux qui se sont portés volontaires pour vacciner leur patientèle.
La «pirouette» de la DGS
Cette décision « décourage et démobilise, parce qu’elle risque de désorganiser la vaccination en ville, explique à 20 Minutes le Dr Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la Fédération des médecins de France. Aujourd’hui, les médecins demandent la démission de Jérôme Salomon [le directeur général de la Santé]. On n’a pas que ça à faire de prendre des rendez-vous pour les annuler au motif que la DGS fait une pirouette. Si les vaccins n’arrivent pas la semaine prochaine, j’arrête de vacciner à mon cabinet!»
Au total, « les médecins ont commandé 1,6 million de doses et ces commandes seront intégralement honorées», rassure la DGS, interrogée par 20 Minutes. Si la commande de cette semaine est «exceptionnellement ouverte aux seuls pharmaciens, c’est en raison du faible nombre de doses livrées par le laboratoire pour la semaine du 15 mars : 280 000 en tout », justifie la DGS. Il s’agit de « permettre d’élargir la couverture vaccinale des personnes éligibles, en allant chercher les patients dont les médecins n’ont pas passé commande de vaccin», explique-t-elle, précisant que «les pharmaciens auront la possibilité d’injecter 347000 doses de vaccins au titre des livraisons du 11 et du 15 mars ».