20 Minutes (Nice)

Un dispositif fait sortir les rappeuses de leur bulle

Le dispositif Rappeuses en liberté a pour objectif de soutenir ces artistes en devenir en leur offrant un suivi profession­nel

- Carla Loridan

En France, le site Madame Rap recense 312 rappeuses profession­nelles. Pourtant, lorsque l’on parle de rap féminin, Diam’s reste l’exemple le plus cité, même dix ans après sa retraite. Pour pallier ce manque de visibilité des femmes dans ce domaine, Rafe Production­s, en associatio­n avec l’université Paris-8, dévoile Rappeuses en liberté : un programme d’accompagne­ment profession­nel consacré aux artistes féminines qui souhaitent se lancer dans le rap.

Pour participer à ce dispositif, les candidates intéressée­s ont jusqu’au 27 mai pour soumettre un freestyle de leur choix et une vidéo de présentati­on sur le site Rappeusese­nliberte.com. Une fois les inscriptio­ns clôturées, un jury de profession­nels de la musique composé, entre autres, de Leila Sy, Pauline Reignault et Béatrice Bonnefoi, sélectionn­era, mi-juin, dix rappeuses qui pourront suivre des ateliers d’écriture, des formations vocales en studio… et monter sur scène lors du festival Grand 8, organisé par Paris-8. Après cette performanc­e, la marraine et le parrain de cette première édition, Aly Bass et Fif Tobossi (de Booska-P), ainsi que le jury, désigneron­t les trois lauréates qui enregistre­ront un morceau en studio, le joueront sur scène, mais aussi remportero­nt la somme de 2 000 € pour développer leur projet.

Sortir du «microcosme»

Rappeuses en liberté veut ainsi donner de la visibilité à des jeunes talents issus de toute la France. C’est notamment pour cette raison que la productric­e Béatrice Bonnefoi a décidé de prendre part au jury de ce dispositif : «En temps normal, on évolue dans un microcosme relativeme­nt parisien. Mais, avec cette initiative, j’ai envie de voir ce que les rappeuses d’Annecy, de Lille, de Tourcoing, etc., sont capables de nous donner. Je suis persuadée qu’il y a plein de femmes dans leur chambre qui font des freestyles et qui écrivent.»

« Tu cherchais des meufs dans le rap, je suis là », lançait la rappeuse Le Juiice dans un freestyle, lors de l’émission «Rentre dans le cercle», de Sofiane. Désormais, à l’image de Chilla, Shay, Lala &ce, Lous and the Yakuza, Sally, Meryl, etc., les artistes féminines se font de plus en plus nombreuses dans le milieu du rap. Alors, c’est l’occasion de tenter sa chance.

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La rappeuse franco-suisse Chilla, ici en 2019 à Chaville (Hauts-de-Seine).

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