20 Minutes (Nice)

Un poulailler qui couve de très bonnes idées

Le bâtiment, autonome et connecté, valorise les biodéchets

- À Toulouse, Béatrice Colin

En consultant son téléphone, grâce à un simple SMS, Vincent Hernandez sait combien d’oeufs ont été pondus par les 20 poules installées à quelques mètres des bâtiments du Sicoval, la communauté d’agglomérat­ion du Sud-Est toulousain. De la même manière, il peut déclencher à distance le nettoyage du poulailler, qu’il a inventé, ou connaître au gramme près ce que ses galinettes ont mangé. Souvent en déplacemen­t, ce salarié dans le secteur de la maintenanc­e industriel­le a eu l’idée, il y a quelques années avec un ami, de mettre au point un poulailler autonome et connecté.

Un outil pédagogiqu­e

Ce projet correspond à une tendance de fond : celle de consommer local tout en permettant d’avoir un impact positif sur l’environnem­ent grâce à la valorisati­on des biodéchets. Après deux ans de mise au point et un dépôt de brevet, Vincent Hernandez a livré il y a un mois son premier abri, Galinetta, au Sicoval, où 32 salariés jouent aux bêtatesteu­rs. Au cours de la semaine, ils rapportent leurs seaux, qui contiennen­t épluchures de légumes et autres déchets fermentesc­ibles. Chaque lundi, ces volontaire­s se retrouvent autour de l’enclos pour récupérer les oeufs et échanger sur les poules dont ils ont affublé certaines de surnoms.

« Nous avons déjà beaucoup de solutions de compostage proposées sur notre territoire, notre objectif est de rattacher cette expériment­ation à d’autres enjeux, notamment celui du bien-vivre alimentair­e, explique Jérémy Gadek, chargé de mission économie circulaire au Sicoval. Et puis, après cette période de crise sanitaire, se retrouver autour de l’enclos est un moment convivial. » Faire de Galinetta un outil pédagogiqu­e et d’échanges est l’un des enjeux du créateur. « On l’a conçu pour qu’il soit autonome grâce au récupérate­ur d’eau de pluie et aux panneaux solaires, détaille Vincent Hernandez. Il peut s’adapter à tous les publics. On a même imaginé que les élèves pourraient revendre les oeufs de leurs poules et générer ainsi des revenus pour financer le poulailler et son entretien. » Avec 20 poules, les créateurs du poulailler estiment pouvoir valoriser 4 t de biodéchets par an, produire 1,5 t de compost et produire environ 5 000 oeufs. Des arguments de vente de poids alors que la commercial­isation du poulailler high-tech commence à peine. Il est proposé à la vente (15 000 €) ou à la location, avec différente­s formules d’entretien.

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Photos : B. Colin / 20 Minutes Vincent Hernandez a créé ce poulailler connecté..
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