La série de Julie Delpy pose un autre regard sur la crise des quinquas
Dans « On the Verge », hilarante série à voir dès ce lundi sur MyCanal, l’actrice et réalisatrice pose son regard singulier sur la midlife crisis
La première série créée par Julie Delpy est une dramédie aussi truculente que touchante. Dans On the Verge, diffusée à partir de ce lundi à 21 h 05 et disponible sur la plateforme MyCanal, l’actrice, réalisatrice et scénariste franco-américaine pose son regard singulier, lucide, poétique et fantasque sur la midlife crisis que traversent quatre amies californiennes entre 40 et 50 ans. Sous couvert d’une chronique chorale savoureuse, légère, et d’embardées hilarantes faussement bordéliques, la talentueuse Julie Delpy mène une réflexion plus profonde sur le temps qui passe, l’usure du couple.
Une femme dans un univers d’hommes
On the Verge est un projet qui habite Julie Delpy depuis 2013. « J’ai été surprise, quand j’ai relu la bible, de voir que ce que j’avais écrit à l’époque était très proche de la version finale », s’amuse l’actrice, que 20 Minutes a rencontrée à Séries Mania, où la série était présentée hors compétition. Cette fiction, coproduite par Canal+ et Netflix, « n’est pas autobiographique, souligne-t-elle. Ma vie est complètement différente. » Dans On the Verge, l’actrice campe Justine, la cheffe d’un restaurant chic du Los Angeles pré-Covid. « Ce qui m’amusait, c’était de mettre une femme dans un univers d’hommes, explique-t-elle. Quelque part, [la restauration], c’est un des derniers bastions complètement masculins. »
Justine fait bouillir la marmite pour son fils, Albert, obsédé par John Lennon, et pour son mari, Martin (Mathieu Demy, également réalisateur de quelques épisodes), architecte sans emploi. « Elle bosse comme une folle et tente d’exprimer son mal-être au travers de l’écriture, commente Julie Delpy. Je trouvais drôle l’idée d’une nana qui écrit un livre de recettes, mais qui en fait un livre existentiel sur sa vie à travers la nourriture. » « T’es pas Simone de Beauvoir, tu fais la cuisine », lui rappelle complaisamment Martin. « C’est une femme un peu malmenée par les hommes, par son mari, par son boss. Elle se fait un peu marcher dessus par tout le monde », concède la réalisatrice.
Pour traverser cette crise existentielle, Justine peut compter sur l’indéfectible soutien de ses amies de longue date. Au travers de cette galerie de portraits de névrosés burlesques et attachants, qui vont joyeusement s’émanciper au fil des 12 épisodes d’une trentaine de minutes de On the Verge, Julie Delpy, installée depuis une trentaine d’années aux États-Unis, démontre, une fois encore, son incroyable capacité à filmer l’anecdotique pour montrer l’essentiel, et à passer de l’intime au politique.